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INFO BFMTV. Le "roi de l'arnaque" Marco Mouly placé en garde à vue pour avoir organisé son insolvabilité

Marco Mouly au tribunal judiciaire à Paris, le 13 mars 2024

Marco Mouly au tribunal judiciaire à Paris, le 13 mars 2024 - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Condamné et incarcéré pour une escroquerie à la TVA sur les quotas carbone au début des années 2000, Marco Mouly fait l'objet d'une enquête pour avoir organisé son insolvabilité.

De nouveaux ennuis judiciaires pour Marco Mouly. Selon les informations de BFMTV, il a été extrait de sa cellule de la prison de la Santé ce lundi 17 juin, où il a été incarcéré en mars dernier après que son sursis ordonné dans le cadre de cette condamnation pour cette vaste arnaque a été révoqué partiellement.

Condamné pour avoir pris part à une vaste arnaque à la TVA sur les quotas carbone entre 2008 et 2009 pour un montant de 283 millions d’euros, "Marco l’Élégant" est aujourd’hui soupçonné d’avoir organisé son insolvabilité afin de ne pas régler ses dettes avec l’État français. 

Extrait de prison pour être placé en garde à vue

Selon les informations de BFMTV, il a été extrait de sa cellule de la prison de la Santé, lundi en fin de matinée, pour être placé en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE). Un nouvel épisode judiciaire qui intervient dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour des faits "d’organisation d’insolvabilité", "d’escroquerie au jugement » et « d’abus de biens sociaux".

Les soupçons sont apparus, il y a quelques mois, lorsque la justice s’est aperçue que Marco Mouly ne remplissait pas les obligations auxquelles il était pourtant astreint dans le cadre de sa condamnation, en 2019, pour une affaire d’escroquerie en bande organisée datant de la fin des années 1990. En sursis probatoire, le quinquagénaire devait théoriquement exercer une activité professionnelle réelle, se soumettre à des soins psychologiques et régler une amende de 15.000 euros au Trésor public.

Autant d’obligations qu’il ne respectait pas… En mars dernier, une juge d’application des peines a donc révoqué une partie du sursis probatoire dont il bénéficiait et l’a renvoyé derrière les murs de la prison de la Santé à Paris.

Un train de vie qui interroge

Mais la justice ne s’est pas arrêtée là et a décidé d’enquêter, en parallèle, sur le train de vie de l’escroc. Elle le soupçonne désormais d’avoir organisé son insolvabilité pour éviter de s’acquitter des amendes et des dommages-intérêts faramineux qu’il a été condamné à payer. C’est donc pour cette raison qu’il a été placé en garde à vue.

Dans le viseur des enquêteurs figurent d’abord les conditions dans lesquelles il a publié, en 2022, son autobiographie intitulée La Cavale aux éditions HarpersCollins. Selon les premiers éléments de l’enquête, Marco Mouly s’est arrangé pour que ce soit sa fille, Cindy, et non lui, qui perçoive l’essentiel des droits d’auteur alors que celle-ci n’a rédigé qu’une très courte préface. Selon les informations de BFMTV, celle-ci avait d’ailleurs été placée en garde à vue début juin dans ce cadre. Tout comme sa mère, Valérie, et épouse de Marco Mouly.

Car la justice se demande désormais si l’escroc n’a pas fait croire que ses comptes bancaires étaient vides alors qu’il disposait encore de moyens. Sur ce point, elle s’interroge sur l’emploi qu’il disait occuper en qualité de community manager pour une société. Les investigations ont montré qu’il n’avait pas touché de salaire mais avait pu utiliser la carte bancaire de l’entreprise pour divers achats, notamment de vêtements.

D’autres investigations sont en cours pour vérifier comment il pouvait s’acquitter d’un loyer important pour un très bel appartement dans le 17e arrondissement de Paris alors qu’il se dit désormais sans ressources.

Passé à la postérité avec un documentaire sur Netflix auquel il a participé et la série D’argent et de sang diffusée sur Canal+ l’année dernière et qu’il a dénoncée, Marco Mouly doit donc désormais répondre aux questions des enquêteurs sur tous ces sujets. Sa garde à vue peut durer jusqu’à mercredi.

Le service police-justice de BFMTV avec Justine Chevalier