Il avait tué ses parents et incendié la maison familiale: un mineur de 17 ans jugé pour meurtre en Isère

L'ancienne ferme où deux corps ont été retrouvés après un incendie, le 3 décembre 2023 à Châteauvilain en Isère - Tom MASSON © 2019 AFP
Leurs corps en partie calcinés avaient été découverts dans les décombres de leur maison. Valentin, 17 ans, est jugé à partir de ce mardi 11 mars devant le tribunal pour enfants de Bourgoin-Jallieu pour avoir tué ses parents puis mis feu à la résidence familiale de Châteauvilain (Isère). Il encourt jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.
Corps calcinés
Dans la nuit du 26 au 27 novembre 2023, un incendie tire les habitants de Châteauvilain de leur sommeil. Les imposantes flammes défilent sous les yeux du public qui ne peut cacher une certaine inquiétude.
À l’année, la maison est habitée par une famille. Le père, un ingénieur de 58 ans, est d’ailleurs un ancien conseiller municipal. Il vit avec sa femme et leur fils, Valentin, 15 ans. Sont-ils coincés dans la maison embrasée?
Les corps presque entièrement calcinés de l’ancien conseiller municipal et de son épouse sont découverts dans les décombres. Ils portent des plaies par arme à feu au niveau du crâne et au thorax pour l’un d’eux. Leur fils Valentin est introuvable. Il est retrouvé six jours plus tard à Montpellier après la diffusion d’un appel à témoins.
En garde à vue, Valentin, 15 ans, avoue avoir tué ses parents. Il est mis en examen pour "assassinat" et "destruction par incendie". Le mystère autour de la mort de ses deux parents s’éclaircit alors.
La nuit du drame, Valentin a tué sa mère et son père avec une carabine puis a mis le feu à la maison familiale avant de prendre la fuite avec la voiture de ses parents. Le véhicule avait été retrouvé accidenté à une quarantaine de kilomètres de Châteauvillain.
Atteint de la maladie de Lyme
Ce double meurtre avait provoqué l'émoi dans le petit village de 800 habitants où la famille vivait sans histoire. Valentin habitait avec son père, sa mère et son frère aîné âgé de 17 ans au moment des faits, qui avait quitté le domicile la veille du drame.
Valentin, tout comme sa mère, avait des problèmes de santé liés à la maladie de Lyme et avait été déscolarisé. Cette maladie peut aussi provoquer des troubles invalidants et douloureux, notamment neurologiques, articulaires, musculaires.
"Je sais qu'il ne voulait plus voir personne parce qu'il était malade", rapportait à BFMTV une habitante de Châteauvilain après le drame. "Il n'allait plus à l'école."
"Une altération du discernement"
"Il a eu une altération du discernement mais pas une abolition du discernement", au moment des faits, a déclaré à l'AFP Me Sophie Jonquet, avocate pour la grand-mère de l'accusé, partie civile au procès.
"Sa grand-mère souhaite une décision juste", pour que tous puissent se reconstruire, y compris l'adolescent, a-t-elle ajouté, disant que sa cliente était très affectée. "On a des parties civiles ‘schizophrènes’", qui ont du mal à se positionner, selon l'avocate.
Le frère, les deux demi-soeurs, l'oncle paternel et la grand-mère maternelle de Valentin sont parties civiles au procès de l'adolescent, prévu à huis clos devant le tribunal statuant en matière criminelle. Pour ces faits, Valentin encourt 20 de réclusion criminelle, avec l'excuse de minorité, laquelle implique des sanctions moins sévères pour les moins de 18 ans que pour les majeurs.