Haute-Savoie: une nourrice et une mère mises en examen après la mort d'une fillette

Une fillette de deux ans décède après avoir reçu des gestes de premiers secours mal exécutés. - AFP/LOIC VENANCE
C’est un dossier qualifié "d’humainement douloureux" par le procureur de Thonon-les-Bains lui-même. "Un enchaînement de petits éléments qui mènent à une issue dramatique", explique-t-il par ailleurs.
Une nourrice et une mère ont été mises en examen après le décès d'une fillette de deux ans en février à Évian (Haute-Savoie). Elles sont respectivement suspectées d’"homicide involontaire" et de "privation de soins", a expliqué le parquet.
L'affaire remonte au 14 février quand la petite fille de 22 mois avait fait un malaise chez son assistante maternelle. Cette dernière, qualifiée de "sérieuse" et "attentive", avait eu le "bon réflexe" d'appeler les pompiers et le Samu, a déclaré le procureur de Thonon-les-Bains. Au téléphone, un médecin a tenté de la guider en lui indiquant les gestes à exécuter pour réanimer l’enfant, morte peu après.
"Elle l'a insufflé, a fait un massage cardiaque mais manifestement au niveau de l'abdomen au lieu du thorax", a détaillé le procureur de Thonon-les-Bains.
Fracture du foie et hémorragie abdominale
Les conclusions de l'autopsie et des analyses complémentaires ont permis de déterminer que la petite fille était morte d'une fracture du foie et d'une hémorragie abdominale "directement liées aux gestes inappropriés de réanimation", a poursuivi le procureur.
L'enquête s’est également penchée sur les causes du malaise initial de l'enfant, "qui présentait une fièvre élevée depuis trois jours et qui n'avait pas vu de médecin", selon la même source. Les investigations ont mis en lumière des "maltraitances antérieures, des hématomes, des privations de soins et des problèmes d'hygiène", imputables à la mère de l'enfant.
Libérées sous contrôle judiciaire
Séparée du père depuis l'été 2016, la mère de la fillette n’a vraisemblablement ni connaissance ni famille dans la région. Elle est présentée comme une femme "très isolée et complètement débordée" pour mener de front sa vie de mère célibataire et son travail en Suisse, pour lequel elle avait des inquiétudes.
Le 24 mai, l'assistante maternelle, "effondrée", a été mise en examen pour "homicide involontaire" et interdite d'exercer et la mère pour "violences habituelles sur mineur de 15 ans et privation de soins", des qualifications correctionnelles et non criminelles. Toutes deux ont été laissées libres sous contrôle judiciaire. D'autres investigations devront encore être menées pour déterminer l'attitude des intervenants médicaux qui avaient eu connaissance de la situation de l'enfant.