Greenpeace a porté plainte contre la députée qui voulait "tirer" en cas d'intrusion dans une centrale

Intrusion de Greenpeace à la centrale de Cattenom - Greenpeace
Greenpeace a joint le geste à la parole: l'organisation écologiste a porté plainte pour "provocation à un crime ou un délit" contre la députée LaREM Perrine Goulet le 25 avril au Tribunal de grande instance de Paris. Une information révélée par Le Monde, et confirmée par l'Agence France-Presse (AFP).
Le 22 mars dernier, cette dernière, membre de la commission d'enquête sur la sûreté nucléaire, avait suggéré lors d'une audition du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb:
"Pourquoi nous ne ferions pas un peu comme aux Etats-Unis? Avec une sécurisation par mirador et possibilité effectivement de ne pas se poser de questions et quand il y a une intrusion, de tirer". "Je pense (qu') à un moment il va falloir ne plus distinguer puisque c'est un délit de rentrer sur une centrale nucléaire (...) Il y a des forces de sécurité, elles doivent intervenir et ne pas se poser de questions, peut-être que ça dissuadera", avait ajouté la députée de la Nièvre.
"Tirer dans les jambes, par exemple"
Des propos jugés "extrêmement dangereux" par Jean-François Julliard, le directeur général de Greenpeace France. "C'est la première fois que des propos comme ça sont tenus sur des militants de Greenpeace", estime-t-il. Selon lui, "Greenpeace n'est que le messager: le problème n'est pas l'intrusion de ses militants mais bien la vulnérabilité des centrales nucléaires".
Fin mars, interrogée par France 3 Bourgogne, Perrine Goulet avait contesté l'interprétation de ses propos: "En aucun cas je n'ai dit qu'il fallait tuer les militants de Greenpeace. Le mot 'tirer' pour moi n'était pas tirer pour tuer mais tirer dans les jambes par exemple, comme ça se fait aux Etats-Unis".
Huit militants de Greenpeace ont été condamnés fin février à des peines de prison avec sursis ou de la prison ferme pour s'être introduits sur le site de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) en octobre.