BFMTV
Police-Justice

Fusillade à Charlie Hebdo: "On a vu deux hommes cagoulés et armés qui criaient"

Les pompiers et les policiers devant le siège de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015.

Les pompiers et les policiers devant le siège de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. - Philippe Dupeyrat - AFP

Les locaux de Charlie Hebdo ont été pris pour cible ce lundi en plein coeur de Paris. De nombreux témoins, présents sur place, ont vu et entendu l'attaque. Ils racontent cette scène terrible qui "a duré une éternité".

Le siège du journal Charlie Hebdo a été attaqué ce mercredi matin, dans le 11e arrondissement de Paris. Une fusillade, perpétrée par des hommes cagoulés et armés qui ont pris la fuite, a fait au moins 12 morts et 5 blessés. Le scénario de cette scène macabre commence à se dessiner, grâce aux nombreux témoins.

Benoît Bringer travaille pour l'agence Première ligne, juste en face des locaux de l'hebdomadaire Charlie Hebdo. Il a vécu l'attaque en direct. "On a entendu des tirs de kalachnikov très très nombreux", "tout proche de nous" raconte-t-il, encore bouleversé, sur BFMTV. "Ca nous a paru une éternité". Il a même pu voir deux des terroristes présumés. "On s'est réfugiés sur le toit puis on a vu deux hommes cagoulés et armés qui criaient". Selon lui, d'autres tirs ont été entendus ensuite dans la rue, puis "ils sont rentrés dans leur voiture et ils sont partis". "Il n'y avait plus de surveillance particulière visible depuis plusieurs mois", ajoute-t-il.

Journaliste au quotidien Libération et domiciliée sur le boulevard Richard Lenoir, "où s'est poursuivie la fusillade", Laure Bretton raconte également sur BFMTV qu'elle a entendu "beaucoup de tirs vers 11h30" et vu "des gens qui couraient". Les forces de l'ordre "ont demandé aux automobilistes de ne pas quitter leur voiture", provoquant "un énorme embouteillage" dans la zone. "Il y avait un policier à terre en face du 62 boulevard Richard Lenoir, ils viennent de l'évacuer et d'évacuer d'autres blessés", a-t-elle encore pu observer.

"Je suis encore en état de choc"

Tout le quartier est sous le choc. Marco, éboueur, était "juste à côté vers 11h 30". Il revient sur BFMTV sur ce qu'il vient de vivre: "J'ai entendu du bruit, j'ai regardé au loin et j'ai vu arriver la police, le samu, les pompiers, c'était très impressionnant (…) Je suis encore en état de choc. Tout est arrivé d'un seul coup, il y avait des policiers de partout, c'est impressionnant, je n'ai jamais vu ça. Le quartier est bouclé".

Jointe par le journal L'Humanité, la dessinatrice Corinne Rey, dite "Coco", était à l'intérieur. Elle explique qu'elle était allée chercher sa fille à la garderie, et qu’"en arrivant devant la porte de l’immeuble du journal, deux hommes cagoulés et armés nous ont brutalement menacées. Ils voulaient entrer, monter", explique-t-elle. "J’ai tapé le code. Ils ont tiré sur Wolinski, Cabu… ça a duré cinq minutes… Je m’étais réfugiée sous un bureau… Ils parlaient parfaitement le français… Se revendiquaient d’Al Qaïda", ajoute-t-elle.

Puis David a vu "au bout de la rue, plusieurs silhouettes qui s'éloignaient". "Ils étaient habillés de sombre, ils avaient des bonnets, comme si, de dos, on voyait des policiers anti-terroristes", décrit-il. "On entendait que la fusillade continuait au loin, la brigade de trois policiers approchait sur le boulevard et nous a dit tout de suite 'rentrez chez vous'".

Venu rendre hommage à ses confrères, le journaliste Serge Moati a estimé sur BFMTV qu'"ils savaient ce qu'ils faisaient, c'était des combattants des libertés". Avant d'ajouter: "C'est nous tous qui sommes bousillés à travers ça".

A. D.