BFMTV
Police-Justice

Fleury-Mérogis: les surveillants de prison maintiennent la pression

Des surveillants devant la prison de Fleury-Mérogis

Des surveillants devant la prison de Fleury-Mérogis - GEOFFROY VAN DER HASSELT - AFP

Les surveillants de la prison de Fleury-Mérogis sont en pleines négociations avec l'administration pénitentiaire après l'agression de six de leurs collègues la semaine dernière. Ils menacent d'aggraver leur mouvement de protestation si ils n'obtiennent pas gain de cause.

Les surveillants en colère de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis ont décidé mercredi soir de maintenir la pression sur l'administration pénitentiaire, avec de nouvelles actions à venir pour protester contre l'agression de six gardiens dans la plus grande prison d'Europe. Réunis par l'intersyndicale locale (Ufap-Unsa Justice, CGT Pénitentiaire, FO Pénitentiaire), les surveillants ont décidé en assemblée générale "d'aller jusqu'au bout" et de poursuivre leur mouvement, a déclaré Thibault Capelle, du syndicat FO Pénitentiaire (minoritaire). Lundi, 350 d'entre eux avaient bloqué l'accès à la prison.

"Il y aura des petites actions toute la semaine prochaine, comme des distributions de tracts par exemple, mais pas de nouveau blocage", a expliqué Thibault Capelle. Les surveillants veulent une nouvelle rencontre avec la direction de l'administration pénitentiaire, qui est venue entamer des négociations mardi. Si une date de rendez-vous n'est pas fixée d'ici vendredi 10H00, ils menacent d'aggraver leur mouvement. Même avertissement si les négociations débouchent sur une impasse.

Sinon "le blocage de lundi passera pour un apéritif"

"Si la réponse finale n'est pas satisfaisante, nous reprendrons un mouvement de grande ampleur", a promis Thibault Capelle. "Dans ce cas de figure, le blocage de lundi passera pour un apéritif". Les surveillants réclament toujours un désengorgement de Fleury-Mérogis et des effectifs supplémentaires, dans une prison remplie à 160% de sa capacité et où presque 150 postes de fonctionnaires sont vacants. Ils demandent aussi l'abrogation de la législation qui les oblige à justifier les fouilles à nu de détenus, et une fouille générale de la prison. Mardi, la direction de l'administration pénitentiaire s'est engagée à transférer 350 détenus de la région Ile-de-France vers des établissements d'autres régions, pour désencombrer les prisons franciliennes dont le taux de suroccupation avoisine pour certaines 200%. Elle a aussi promis de "renforcer" les fouilles sur le long terme à Fleury. Les syndicats jugent ces mesures "insuffisantes".

"Les collègues restent particulièrement sceptiques. ils veulent des précisions, notamment sur la question des effectifs", rapporte Thibault Cappelle."La direction estime qu'une fouille générale serait inefficace et trop coûteuse", a-t-il ajouté. "Mais on en a absolument besoin pour assainir la détention des armes de fortune fabriquées par les détenus et des téléphones portables, afin de repartir sur de bonnes bases".

R.V. avec AFP