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Police-Justice

Fillette maintenue en rétention seule à Roissy: "Ils ne voulaient pas nous laisser la voir", témoigne sa mère

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Une fillette française de 6 ans a été retenue quatre jours seule, en zone d'attente de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. "Ils ne voulaient même pas nous laisser la voir", raconte sa mère à BFMTV.

Stéphanie Ngatcha a vécu un véritable cauchemar qui a commencé samedi dernier. Venue récupérer sa fille à l'aéroport de Roissy à la descente de l'avion, il lui a été impossible de trouver Andréanne. La petite fille de 6 ans, qui voyageait seule, a été conduite samedi, à son arrivée du Cameroun, en zone d'attente pour personnes en instance (Zapi), où sont habituellement placés les sans-papiers qui ne sont pas admis à entrer en France.

Scolarisée dans ce pays où elle vit avec sa grand-mère, la fillette venait voir sa mère, française également, en vacances. Pendant six heures, Stéphanie Ngatcha n'a pas eu de nouvelles de sa fille. Et une fois qu'elle a eu découvert qu'Andréanne était retenue, "ils ne voulaient même pas nous laisser la voir", déplore-t-elle. Les policiers ont estimé que ses papiers étaient "usurpés", considérant que la petite fille ne ressemblait pas à la photo sur son passeport français, pourtant récent.

Il a fallu quatre jours pour qu'elle soit libérée, la petite fille reconnaissant sans hésitation sa maman à l'aéroport et au tribunal de Bobigny, où elle comparaissait mardi. Elle a aussi pu nommer sa maîtresse et ses camarades de classe sur une photo scolaire.

Le juge a souligné que "l'ensemble des éléments du dossier" contredisait la version policière du faux passeport. L'avocate de la famille Me Sidonie Leoue compte désormais demander des dommages-intérêts à l'Etat et la restitution des papiers. Elle "dénonce une "erreur grossière de l'administration, je ne vois pas le moindre motif qui pouvait justifier que cette petite fille soit enfermée".

Une petite fille de trois ans maintenue cinq jours

En parallèle du cas d'Andréanne, une petite Ivoirienne de trois ans est restée cinq jours en zone d'attente de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Le père de Fanta avait présenté aux policiers un faux passeport, acquis selon lui parce qu'il devait la ramener d'urgence en France et que, lui-même en situation irrégulière, il ne pouvait user des voies légales.

"Il fallait coûte que coûte aller chercher ma fille pour éviter qu'elle ne soit excisée", a expliqué Mohammed Doumbia, qui affirme avoir demandé l'asile pour elle.

A la suite de ces faits, une enquête a été ouverte par le Défenseur des droits pour éclaircir les circonstances du maintien de Fanta dans la Zapi. 

K. L. avec Cécile Coste et Claire Elien