"C'est interdit aux dromadaires": une cliente porte plainte pour injures racistes contre le gérant d’un magasin dans l’Oise, le PDG présente ses excuses

Justice (photo d'illustration) - AFP
Aïda, une aide-soignante de 34 ans, affirme avoir été la cible d'injures racistes dans un magasin de décoration beauvaisien en octobre dernier. Auprès du Courrier Picard, elle a rapporté les mots du gérant de l'enseigne B&M implantée dans l'Oise.
"Rentrez chez vous sale dromadaire, allez faire du dromadaire et à partir d'aujourd’hui ici c'est interdit aux dromadaires", aurait déclaré le gérant à Aïda après un banal désaccord sur un prix.
"C’était 11,99 euros en rayon et 24,99 euros en caisse. J'ai refusé de payer, j'ai demandé à voir le responsable du magasin", explique-t-elle au Courrier Picard. "J'ai donc patienté, puis considérant qu'il ne se déplaçait pas, j’ai décidé de bloquer la caisse." Il aurait alors fait ouvrir une autre caisse qu’Aïda aurait menacé de bloquer si le gérant ne venait pas à sa rencontre.
Des témoins assistent à la scène
"Il est alors arrivé cinq minutes plus tard." L’homme aurait alors dit, selon Aïda, être "le gérant" du magasin et faire "ce qu'il veut dans son magasin". Les injures racistes auraient été dites dans un second temps, alors que le gérant retournait à ses occupations. Une trentaine de témoins ont assisté à la scène. Aïda, elle, a décidé de porter plainte.
L’affaire largement médiatisée a provoqué une "réelle tempête" en interne, a rapporté Anthony Giron, PDG de B&M France, contacté ce vendredi 26 octobre par Le Parisien. "On est extrêmement choqués par les propos tenus et on les condamne fermement", a-t-il affirmé. "C’est contraire à nos valeurs, notre enseigne étant ouverte à la diversité, tant au niveau de nos salariés que de nos clients."
"Il n'a pas nié avoir prononcé ces propos"
Selon le PDG, B&M France a envoyé "une lettre et une mise en demeure au gérant du magasin". Selon Anthony Giron, l’homme a livré sa version des faits. "Il n'a pas nié avoir prononcé ces propos", affirme le PDG.
Le magasin beauvaisien étant une franchise du groupe, la seule sanction possible après cette affaire serait "une rupture du contrat", a détaillé Anthony Giron auprès du Parisien.
"Nous nous sommes rapprochés de notre avocat pour savoir ce que l’on pouvait faire face à cette situation." Et d’ajouter: "contractuellement, chaque gérant à un devoir de sauvegarde de l’image. Cela passe par le respect et le service des clients. Mais cela n’entre pas dans les cas de force majeure qui entraînent la rupture d’un contrat."
Le PDG de M&B a rapporté au Parisien attendre les résultats de l’enquête et la réponse pénale. "S’il y a condamnation, peut-être que la musique sera différente" a précisé Anthony Giron pour qui le dépôt de plainte d’un client contre un gérant est une première.