Dordogne: un couple condamné pour des abus de faiblesse sur des proches ayant gagné à l'EuroMillions

Pour le tribunal correctionnel de Périgueux, un directeur d'agence bancaire et sa compagne ont profité de l'état de vulnérabilité d'un couple de sexagénaires handicapés, des parents proches de la femme. Ils ont été condamnés à une peine d'amende et à payer 518.000 euros de dommages et intérêts pour avoir profité de leur gain à l'EuroMillions, rapporte France Bleu.
L'affaire débute le 12 août 2014 quand le couple de sexagénaires empoche 513.136,70 euros à l'EuroMillions dans un tabac de Montignac, en Dordogne. Lui est aveugle, elle handicapée à 80%. Ils demandent alors de l'aide à leur nièce et à son compagnon directeur d'agence bancaire pour gérer cette somme.
Des dettes épongées
Un contrat moral est noué: les deux personnes âgées doivent affirmer à la Française des Jeux que le ticket gagnant a été acheté par les deux couples pour partager les gains. Au final, le banquier et sa compagne empochent 80%. Au tribunal, cette dernière assure que ses parents étaient consentants, cela leur évitant de perdre leur pension.
Si ce partage est inégal, la nièce et son compagnon s'engagent à construire une maison au couple d'handicapés à Beauregard-de-Terrasson. Ils en restent toutefois les propriétaires. Ce qu'ils feront. Dans le deal est également prévu qu'ils subviennent à leurs besoins. Dans le même temps, le jeune couple acquiert deux appartements à Toulouse.
Un demi-million de dommages et intérêts
En 2020, le couple de sexagénaires découvre que le pactole a été dépensé par les neveux pour éponger leurs dettes. Ils refusent alors de payer le loyer qui leur a été imposé pour habiter dans leur maison de Beauregard-de-Terrasson. Une procédure d'expulsion est alors lancée par les neveux.
Les sexagénaires ont alors entamé une procédure en justice. Le tribunal de Périgueux, malgré les dénégations de la nièce et de son mari évoquant "un deal familial" dont étaient parfaitement informées les victimes, les a condamnés. Les sexagénaires, selon France Bleu, pourront récupérer leur maison.