Dordogne: comment les gendarmes traquent le fugitif

L'opération s'annonce extrêmement délicate pour les forces de l'ordre. Près de 30 heures après le début de la traque d'un homme de 29 ans au Lardin-Saint-Lazare en Dordogne, les recherches se poursuivent dans une zone difficile d'accès d'un peu moins de 4km².
· Plus de 300 gendarmes, blindés et hélicoptères
Les GIGN de Toulouse et de Satory, en région parisienne, et plus de 300 gendarmes ainsi que des équipes cynophiles, tentent depuis dimanche de retrouver cet ancien militaire, soupçonné de violences intra-familiales, déjà condamné quatre fois par le passé pour violences conjugales, et qui a tiré à plusieurs reprises sur des gendarmes au cours de la journée de dimanche.
Ils sont épaulés de 11 voitures blindées, dont un véhicule blindé de type VBRG, ainsi que 7 hélicoptères qui survolent la zone.
· Cantonner le fugitif, protéger les habitants
La traque du fuyard est un travail qui "va être long et minutieux", a précisé Frédéric Périssat, le préfet de Dordogne, lors d'un nouveau point de situation dimanche.
"La stratégie est la même que depuis ce matin", à savoir "cantonner l'individu dans un périmètre sécurisé au maximum par la gendarmerie afin d'éviter qu'il puisse s'en prendre à la population ou aux gendarmes qui sont à sa suite".
Parmi les militaires mobilisés, tous ne sont pas déployés sur l'opération de ratissage, et une partie d'entre eux boucle la zone de recherches afin justement d'empêcher que le fugitif ne quitte pas le secteur. Pour les gendarmes mobilisés pour les recherches terrestres ou aériennes, la topographie des lieux joue en leur défaveur. La zone est en effet très dense, avec de nombreuses grottes dans lesquelles l'homme pourrait se dissimuler.
"Un bouclage très serré" de la zone est par ailleurs "maintenu lundi pour protéger la population", a ajouté la gendarmerie à l'AFP, précisant que le confinement des quelque 1800 habitants du Lardin-Saint-Lazare se poursuivait: l'école de la commune reste fermée, les transports scolaires interrompus tandis qu'un système de distribution de repas pour les personnes âgées était organisé.
· Trois hypothèses
Au cours d'un point presse organisé dimanche en fin d'après-midi, le général André Petillot, en charge des recherches, avait indiqué vouloir interpeller l'ex-militaire vivant. Pour lui, les gendarmes sont engagés "pour durer cette nuit, demain, le temps qu'il faudra pour interpeller cette personne et lui donner l'occasion de se rendre" [...] et "éviter un drame dans nos rangs."
De fait, trois hypothèses synonymes de fin de cavale sont alors envisagées. Une reddition pure et simple, qui se ferait sans incident, un affrontement, qui semble la possibilité la plus plausible au vu de l'attitude de l'homme, qui s'est dit prêt à mourir les armes à la main, ou encore le suicide. Le cas échéant, les recherches de sa dépouille pourraient prendre du temps.
Selon des informations obtenues par BFMTV, les différentes tentatives de rentrer en contact avec l'homme se sont montrées infructueuses. Ce dernier a répliqué tôt dimanche par des tirs, y compris contre un hélicoptère et un véhicule blindé du GIGN. Une négociation a été engagée avec le forcené, "on l’encourage à se rendre", a encore souligné le général Pétillot.