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Police-Justice

Coup d'envoi du procès de la "Madoff de Touraine"

Le domicile de Sylviane Hamon investigué par les gendarmes en janvier 2012.

Le domicile de Sylviane Hamon investigué par les gendarmes en janvier 2012. - ALAIN JOCARD / AFP

Le procès d'une ex-employée de banque s'est ouvert mercredi devant le tribunal correctionnel de Tours. Elle est soupçonnée d'avoir escroqué une cinquantaine de personnes en mettant en place une "pyramide de Ponzi".

Sylviane Hamon, ex-employée de banque, est surnommée "la Madoff de Touraine". Son procès pour escroquerie s'est ouvert mercredi et pour trois jours devant le tribunal correctionnel de Tours. Elle est soupçonnée d'avoir soutiré quelque trois millions d'euros à une cinquantaine de victimes et doit répondre du chef "d'escroquerie et exercice illégal de la profession de banquier".

Le système monté de toutes pièces par cette femme de 49 ans promettait monts et merveilles à ses "investisseurs". Il était comparable à celui utilisé par l'escroc new-yorkais Bernard Madoff dans lequel les intérêts versés aux premiers arrivés étaient payés par les mises investies par les nouveaux arrivants, selon une structure dite de "pyramide de Ponzi".

De 300 à 200.000 euros

Ses agissements présumés frauduleux ont commencé en 2017, quand cette employée de la BNP, Sylviane Hamon, ex-conseillère municipale du hameau de Benais, près de Chinon dans l'Indre-et-Loire, a commencé à prétendre travailler pour le compte d'une société de crédit. Elle a recruté des "clients" parmi les membres de sa famille, ses amis, ses voisins. Les montants "investis" allaient de 300 à 200.000 euros. Les 30% d'intérêts promis ont cependant eu tôt fait de s'évaporer. Elle a finalement été arrêtée à son domicile et écrouée en décembre 2011.

En 2012, sa maison a été incendiée et cambriolée. Remise en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction de retourner dans l'Indre-et-Loire, Sylviane Hamon ne respecte pas cette obligation. Elle est arrêtée à deux reprises par les gendarmes.

Troubles bipolaires

Selon son conseil Me Philippe Ottavy qui s'en était ouvert au Parisien, sa cliente souffre de problèmes psychologiques qui l'auraient conduit à chercher dans ces agissements une "forme de reconnaissance sociale". Elle a été depuis les faits diagnostiquée bipolaire. Son avocat évoque également l'absence d'enrichissement personnel de la défenderesse. Selon la même source, les premiers à être entrés, sans le savoir, dans cette pyramide de Ponzi ont en revanche réellement touché d'importants intérêts. 

En instance de divorce, Sylviane Hamon s'est aussi lourdement endettée en contractant des prêts en son nom propre, mais aussi au nom de son mari et de ses enfants, dont elle a falsifié les signatures.

D. N.