Condé-sur-Sarthe: les surveillants pénitentiaires entament un 5e jour de blocage

L'expression de la grogne des agents pénitentiaires se poursuit. Les surveillants ont entamé ce dimanche un cinquième jour de blocage à la prison de Condé-sur-Sarthe, où deux collègues ont été agressés au couteau par un détenu radicalisé et sa compagne, venue lui rendre visite.
Dès 4 heures ce matin, ils ont repris leur place à l'entrée de l'établissement, "déterminés à aller jusqu'au bout", indique le syndicat Force ouvrière.
"A 9 heures ce matin, les forces de l’ordre sont déjà présentes afin de débloquer la porte et faire passer la nourriture à l’intérieur de l’établissement mais aussi pour faire passer une équipe d’Eris qui gère la population pénale depuis mardi", précise le site d'actualité pénitentiaire.
D'après le syndicat pénitentiaire FO, "des collègues de Beauvais, Paris, Orleans, Lille, Le Mans sont arrivés en renfort ainsi que des gilets jaunes". Les forces de l'ordre ont quant à elles commencé leur opération de délogement.
"On s'installe dans la durée"
Agression à l'arme blanche dans la maison d'arrêt de Borgo, attaque à l'équerre à Vendin-le-Vieil ou à la lame tranchante à Osny... Les violences envers les surveillants se succèdent et accentuent le climat social déjà tendu dans les prisons françaises. Résolus à faire entendre leurs inquiétudes, les agents pénitentiaires ne faiblissent pas. Samedi, dès 5 heures du matin, une petite centaine de manifestants étaient positionnée devant le bâtiment. A l'entrée, des canapés, palettes, pneus ainsi que de vieux sommiers et matelas ont été installés.
"Plus ça va et plus on s'installe dans la durée, la volonté des collègues est de continuer le blocage", expliquait Emmanuel Guimaraes, délégué FO pénitentiaire national qui se trouve sur place.
En fin d'après-midi, les gendarmes mobiles étaient intervenus pour débloquer les accès pour les véhicules et les piétons. Des gaz lacrymogènes ont été tirés. Les pompiers sont également intervenus pour éteindre les feux. Vendredi les forces de l'ordre étaient déjà intervenues de la même façon pour acheminer de la nourriture dans l'établissement et faire passer des officiers ainsi que des élèves surveillants.
Faire preuve de détermination
Loin d'être découragé, le syndicat FO a déjà annoncé sa volonté de poursuivre les rassemblements la semaine prochaine. "On ne fait pas de sécurité sans personnels pénitentiaires! Il nous faudra montrer notre détermination pour obtenir notre dû", projette l'organisation.
Rendez-vous est donné lundi 11 mars dès 6 heures du matin devant "tous les établissements pénitentiaires afin de bloquer l'institution".