Aubervilliers sous le choc après un deuxième grave incendie en un mois

Au lendemain du sinistre, l'incendie survenu dans un immeuble d'Aubervilliers en Seine-Saint-Denis est encore dans toutes les têtes. Il était environ 19 heures lorsque le feu s'est déclaré sous les combles de ce petit immeuble du quartier Marcreux, abritant une épicerie au rez-de-chaussée. Avant l'arrivée des pompiers, les riverains ont tenté de porter secours aux habitants mais la configuration de l'immeuble a rendu l'opération périlleuse.
"Il y avait deux petits garçons on les a sorti. La dame et ses enfants étaient tout en haut, je ne pouvais pas accéder. Je suis monté jusqu'en haut, mais il y avait des barreaux, je n'arrivais pas à rentrer", explique Hamid, un habitant du quartier. "C'était la panique totale", résume encore choqué un autre riverain ce lundi matin.
En tout, 150 pompiers sont intervenus pour maîtriser le sinistre et secourir les habitants. Malgré leurs efforts, 22 personnes ont été blessées dont 7 grièvement parmi lesquelles cinq enfants.
C'est la deuxième fois en moins d'un mois que la commune d'Aubervilliers est touchée par un violent incendie. Le 26 juillet dernier, une mère et ses trois enfants avaient péri dans un feu causé accidentellement par un enfant de 10 ans, suscitant une grande émotion dans le quartier.
La vétusté en cause pour ce deuxième incendie?
Cette fois pour l'incendie de la rue du Landy, les habitants mettent en cause la vétusté des immeubles du quartier. "Il y a de la moisissure entre les murs, il y a de l'eau qui coule" à proximité des prises électriques assure l'un d'eux. "Les propriétaires viennent après qu'il y ait un problème mais avant non. Quand tu appelles, il n'y a personnes qui vient", renchérit-il.
Ce lundi matin, Meriem Derkaoui la maire PCF de la ville s'est rendue sur place. D'après elle, le bâtiment n'aurait pas dû être utilisé comme habitation.
"Il y a lieu de se poser la question de savoir dans quelles conditions cette habitation était occupée. A l'heure où je vous parle, il s'agit d'un commerce, il n'y a à ma connaissance aucune autorisation d'urbanisme, d'occupation en tant que logement de la ville d'Aubervilliers, et nous sommes remontés jusqu'à l'an 2000", a assuré l'élue.
Meriem Derkaoui a également dénoncé le manque de moyens pour lutter contre l'habitat indigne alors même que ce quartier "bénéficie du plan national de rénovation des anciens quartiers". "Il n'est plus tolérable d'attendre des années et des années pour avoir des moyens financiers pour avancer quand nous travaillons à lutter contre les marchands de sommeil", a-t-elle martelé. L'enquête en cours devra déterminer les causes du sinistre et établir les responsabilités.