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Police-Justice

Attentats en Corse en 2012: deux nationalistes acquittés, trois incarcérés

Le TGI de Paris. (Photo d'illustration)

Le TGI de Paris. (Photo d'illustration) - Alain Jocard - AFP

Deux nationalistes corses, dont Pierre Paoli, ont été acquittés ce jeudi et six autres condamnés par la cour d'assises de Paris à l'issue du procès des attentats contre des résidences secondaires sur l'île en 2012.

La cour d'assises de Paris a acquitté vendredi deux nationalistes corses, dont Pierre Paoli, mais condamné six autres, dont trois avec mandat de dépot, pour des attentats contre des résidences secondaires sur l'île en 2012. 

"Liberta!", ont crié les trois condamnés incarcérés quand les gendarmes leur ont fait quitter la salle menottes aux poignets, sous les applaudissements du public et dans l'agitation. Le principal accusé, Pierre Paoli, qui était soupçonné d'être le chef du groupe armé clandestin FLNC (Front de libération nationale corse), a été acquitté en raison de charges "insuffisantes pour retenir la culpabilité", a expliqué le président de la cour.

Dernière audience pour les "nuits bleues"?

Pierre Paoli a été incarcéré dans cette affaire de février 2015 à septembre 2016. Certains de ses co-accusés, qui étaient jugés depuis le 11 juin, ont fait jusqu'à 3 ans de détention provisoire. L'autre acquittement a concerné le patron d'un restaurant, qui était passé pour un repaire de membres du FLNC.

Deux hommes ont été condamnés à 6 ans de prison, un troisième à 5 ans. Les autres ne retourneront pas en prison, leurs peines étant couvertes par la détention provisoire. 

Ces huit nationalistes corses étaient jugés pour des faits remontant à mai et décembre 2012: plusieurs dizaines d'attentats avaient alors visé des résidences secondaires aux quatre coins de l'île, sans faire de victimes. Des attaques revendiquées par le FLNC, au nom de son "combat contre la spéculation immobilière". Tous ont nié avoir pris part à ces attentats. Ces nationalistes affirment ne pas avoir été membres du FLNC, même s'ils refusent de condamner la lutte armée. Ce groupe clandestin a renoncé à la lutte armée en 2014. Le nationalisme corse a depuis tourné la page des attentats et a triomphé dans les urnes en obtenant une majorité absolue aux élections territoriales en décembre. Il s'agissait donc a priori du dernier procès pour des "nuits bleues", terme désignant des séries d'attentats en Corse.

R.V. avec AFP