Attaque à la prison de Condé: quatre détenus mis en examen

La compagne de Michaël Chiolo venait lui rendre visite à la prison de Condé-sur-Sarthe. - AFP
Quatre détenus de la prison d'Alençon Condé-sur-Sarthe dans l'Orne ont été mis en examen vendredi dans l'enquête sur la violente attaque par un prisonnier radicalisé de deux surveillants dans cet établissement pénitentiaire début mars.
L'un d'entre eux a été mis en examen par un juge antiterroriste pour "complicité de tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et pour "association de malfaiteurs terroristes criminelle", tandis que les trois autres l'ont été pour "association de malfaiteurs terroristes criminelle", a annoncé le parquet de Paris après avoir ouvert une information judiciaire.
Une garde à vue levée
Parmi ces trois derniers figure Jérémy Bailly, membre de la filière jihadiste de Cannes-Torcy. Il avait été condamné en juin 2017 à 28 ans de réclusion criminelle pour un attentat à la grenade à Sarcelles en 2012, des projets d'attaque et des séjours en Syrie.
Ces quatre suspects ont ensuite été de nouveau incarcérés, dans des prisons différentes, a précisé le parquet. La garde à vue d'un cinquième prisonnier avait été levée jeudi soir, sans poursuite à ce stade.
Les cinq gardes à vue avaient débuté lundi matin après une opération dans la prison menée par des enquêteurs de la police judiciaire, assistés de policiers du Raid, et lancée à la suite d'écoutes menées par le renseignement pénitentiaire, selon une source proche du dossier.
Michaël Chiolo toujours hospitalisé
Des éléments provenant de ces écoutes ont permis "la judiciarisation et le démantèlement d'une cellule d'individus radicalisés" et "leur placement en garde à vue", a détaillé cette source.
Michaël Chiolo, 27 ans, avait agressé le 5 mars deux surveillants avec un couteau en céramique. L'assaillant, qui purgeait une peine de trente ans et s'est radicalisé en prison, s'était ensuite retranché avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale (UVF) de l'établissement.
Après des tentatives de négociations, les forces d'élite de la police avaient lancé l'assaut, blessant l'assaillant et tuant sa compagne Hanane Aboulhana. Selon une source proche du dossier, Michaël Chiolo était toujours hospitalisé vendredi et n'avait pas encore été interrogé par les enquêteurs.