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Police-Justice

Armée: une cinquantaine de cas de radicalisation surveillée par le ministère de la Défense

Un militaire dans le XXeme arrondissement de Paris, le 22 novembre 2015.

Un militaire dans le XXeme arrondissement de Paris, le 22 novembre 2015. - Loïc Venance - AFP

Une cinquantaine de soldats dans le radar de la direction de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD)? Selon L'Opinion ce jeudi, ce service de renseignement - dont le ministre de la Défense dispose pour assumer ses responsabilités notamment en matière de sécurité du personnel - suivrait en priorité une "une cinquantaine de dossiers de radicalisation".

L'information émane du directeur de la DPSD, Jean-François Hogard, cité dans un rapport d'information de la commission défense de l'Assemblée nationale sur "la présence et l’emploi des forces armées sur le territoire national" daté du 22 juin et mis en ligne mercredi. 

8% des candidats retoqués

Selon ce document, le moment du recrutement des soldats est une étape cruciale pour prévenir les cas de radicalisation. "Selon le général Jean-François Hogard, 92% des candidats à l’engagement bénéficient d’un avis 'sans objection' de la DPSD, les 8 % restant se voyant attribuer d’un avis 'restrictif' ou 'défavorable' lié à une vulnérabilité ou à un antécédent constitué", y est-il indiqué.

8%, une proportion considérable, souligne le quotidien libéral, qui rappelle que 200.000 dossiers ont été étudiés en 2015. Cela représente 16.000 jeunes qui ont été considérés comme pas assez sûrs pour rejoindre les rangs de l'armée française. 

"Veiller à limiter les effets de stigmatisation"

Une fois les soldats engagés, la DPSD, qui estime qu'elle "constitue la première brique de la lutte antiterroriste", compte sur les signalements internes pour repérer les cas de radicalisation.

"Le général Jean-François Hogard a indiqué que la DPSD suit en priorité 'une cinquantaine de dossiers de radicalisation'", ajoute le rapport qui précise que ce nombre "évolue en permanence", les signalements émis n'étant pas toujours probants.

"Pour les mêmes signes extérieurs ‒port de la barbe, refus de parler à une femme, etc.‒, il faut savoir distinguer des cas de réelle radicalisation de ce qui peut n’être que l’expression d’un refus de la discipline ou d’un simple mal-être, et veiller à limiter les effets de stigmatisation, qui nuisent à la cohésion dont ont besoin les armées", a-t-il encore expliqué.

V.R.