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Police-Justice

Aix-en-Provence: des braqueurs de casino devant la justice

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- - Illustration - Archives AFP

La cour d'assises des Bouches-du-Rhône commence jeudi à juger trois hommes soupçonnés de plusieurs braquages dont celui du casino de Cassis en 2011. Les braquages avaient rapporté à leurs auteurs plus de 300.000 euros.

Trois braqueurs présumés, ont commencé à comparaître jeudi devant les assises des Bouches-du-Rhône pour des attaques de casinos. Les accusés, âgés de 38 à 43 ans, doivent répondre du braquage du casino de Cassis et de deux braquages successifs de celui d'Aix-en-Provence en l'espace de quatre mois, début 2011. Butin total: au moins 308.000 euros.

Masques, combinaisons hermétiques pour ne pas laisser de traces ADN, casses chronométrés à la minute près, numéros de portables cap-verdiens pour déjouer les écoutes: les enquêteurs sont convaincus d'avoir neutralisé une équipe de braqueurs chevronnés, qui n'a pas hésité à tirer dans sa fuite à l'arme automatique en direction d'un policier, en faisant un blessé léger.

Aucune preuve matérielle

"On m'a taillé un costume de coupable idéal, je n'ai rien à voir avec tout ça", a déclaré devant la cour Paul Giorgi, 38 ans, lunettes fines et polo rayé. Ses deux coaccusés, Ghalem Zougani, 43 ans, et Sylvain Palsamino, 40 ans, nient également les faits.

Faute de preuve matérielle, l'enquête, qui a duré deux ans, a mêlé surveillances physiques, épluchage des bandes de vidéo-surveillance et des comptes bancaires, et analyses des empreintes vocales.

Elle a permis de détailler leurs relations avec des personnages troubles, fréquentés notamment derrière les murs de la prison d'Aix-en-Provence. Parmi eux, Alexandre Distanti, tué par la police espagnole à Alicante, en octobre 2011, en plein braquage de bijouterie, et Adrien Anigo, fils d'un ancien directeur sportif de l'Olympique de Marseille, José Anigo. Adrien Anigo, qui avait fait de la détention provisoire dans le cadre d'une enquête sur une dizaine de braquages de bijouteries, avait été assassiné dans les quartiers nord de Marseille, le 5 septembre 2011.

"Avec tout ce qui se passe dans la région..."

Chez Paul Giorgi, à qui l'entourage d'Adrien de Anigo avait fourni un contrat de travail de complaisance pour lui permettre d'obtenir une libération conditionnelle, et dans des box à son nom, les policiers avaient retrouvé un attirail de braqueur: kalachnikov, explosifs, grenade à main, balise et brouilleur GPS, combinaison ignifuge...

Pourquoi détenir des gilets pare-balles? "Avec tout ce qui se passe dans la région...", a banalisé lors de l'enquête ce braqueur déjà condamné à huit ans de prison pour une tentative d'attaque d'un local marseillais de la Brink's.

G.D. avec AFP