Affaire Fiona: quatre mois de mensonges

L'appel à témoins pour retrouver Fiona - -
Quatre mois de mensonges. Depuis la disparition de Fiona en mai dernier, sa mère et son beau-père n’ont cessé de défendre une même version devant les enquêteurs et devant les caméras. Quitte à jouer la comédie, notamment durant la reconstitution de la fausse disparition dans le parc. Comment en sont-ils arrivés là? Les psychologues se penchent sur la question.
Jouer la comédie devant les caméras
Au mois de mai dernier, Berkane Maklouf, le beau-père de Fiona, était un homme en colère. Devant des journalistes, le meurtrier présumé de la fillette s'insurgeait de sa disparition, expliquant qu’il faisait du porte à porte pour la retrouver, se disant prêt "à faire des affiches". "Aidez-nous à retrouver notre pépète" s’était-il alors exclamé. C’était quelques jours après la disparition…
La colère de l'un, les larmes de l'autre. Cécile Bourgeon, la mère de la fillette, s'était effondrée devant les caméras le 18 mai, soit six jours après la date supposée de la disparition, lâchant en pleurs "Fiona, n’est plus là".
Comment une mère peut-elle jouer la comédie? Mentir et pleurer devant les caméras, sachant que sa fille est morte et enterrée?
La spirale du mensonge
Pour Roland Coutanceau, psychiatre et criminologue, c'est la spirale du mensonge qui se met en route. "Quel que soit ce à propos de quoi on ment, une fois qu’on ment dans un premier temps, on est obligé d’imaginer une situation pour couvrir son premier mensonge, puis on s’enferre, on s’enfonce", analyse-t-il sur BFMTV.
"Ce qui n’empêche pas qu’au fond de soi, on peut avoir à certains moments envie de craquer, envie de se dénoncer", poursuit le spécialiste.
Le psychiatre Paul Bensussan explique que cette attitude n'enlève pas l'émotion "qui est peut-être dans ces cas-là la chose la moins dissimulée". Selon lui, "c’est le discours qui a été fabriqué, mais peut-être pas l’émotion".