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Police-Justice

Accident d'irradiation dans une entreprise près de Toulouse

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Une salariée d'Apave Sudeurope a été accidentellement exposée à des rayonnements ionisants le 31 juillet dans un laboratoire près de Toulouse, recevant plus de quatre fois la dose annuelle autorisée, a indiqué l'Agence de sûreté nucléaire (ASN), mardi.

La salariée du laboratoire de l'entreprise située à Colomiers (Haute-Garonne) a été exposée pendant plusieurs minutes "au rayonnement émis par un générateur électrique de rayons X utilisé à des fins de radiographie industrielle", une méthode qui permet de détecter les défauts, notamment de soudure, d'une pièce industrielle, indique l'ASN dans un communiqué.

Quatre fois la dose normale

Le dosimètre a mesuré une exposition de 82 millisieverts, soit quatre fois plus que la limite annuelle réglementaire pour une personne travaillant dans un environnement de ce type, qui est de 20 millisieverts. "L'opératrice est entrée dans la casemate [zone où le rayonnement est très fort quand l'appareil fonctionne, NDLR] sans savoir que l'appareil émettait des rayonnements ionisants", peut-on lire dans le communiqué.

En temps normal, un dispositif de sécurité interrompt l'émission de rayons X lorsque la porte de la casemate s'ouvre, mais une inspection de l'Autorité a permis de montrer que ce système avait été "volontairement désactivé peu avant l'évènement, du fait d'une défaillance technique." L'Autorité y voit un "écart réglementaire et une défaillance grave de l'organisation de la radioprotection", et classe "temporairement" l'évènement au niveau 2 sur une échelle à 8 niveaux, allant de 0 à 7.

Une défaillance technique pointée du doigt

Des analyses complémentaires doivent déterminer si certaines parties du corps de la salariée ont été davantage exposées. Le fonctionnement de l'équipement a été suspendu depuis l'incident.

Selon le directeur des ressources humaines d'Apave Sudeurope, Gérard Cret, "l'opératrice ne s'est pas aperçue que le feu rouge était allumé, mais la porte n'aurait pas dû s'ouvrir". La salariée a été alertée par son dosimètre qui s'est mis à sonner et elle est sortie "tout de suite", indique-t-il. L'examen des causes de l'accident est en cours, a-t-il ajouté. Toutefois, "l'analyse médicale laisse à penser aujourd'hui qu'il n'y a pas de risques pour la santé future" de l'opératrice, a précisé Gérard Cret.

Selon l'ASN, la défaillance technique en cause avait déjà été rencontrée au moins deux fois au cours des mois précédents.

la rédaction avec AFP