A Marseille, des poissonniers verbalisés pour ne pas avoir indiqué le nom de leurs poissons en latin

Sidération pour les poissonniers marseillais qui ne décolèrent pas. Vendredi 15 juin sur le Vieux-Port de Marseille, des agents de la Direction des territoires et de la mer sont venus distribuer des amendes très salées à une dizaine d'entre eux.
"Les fantômes de César et Néron comprendront..."
La raison de ces PV? Un défaut d'étiquetage des poissons sur leurs étalages et l'absence des noms des espèces en latin.
"Si on a les fantômes de César ou de Néron qui arrivent, ils seront contents... C'est au cas où ils ressusciteraient au moins ils comprendront ce que ça veut dire", ironise Hélène, une poissonnière du Vieux-Port.
En effet depuis 2013, le règlement n°1379/2013 précise que ces produits "ne peuvent être proposés à la vente au consommateur final ou à une collectivité que si un affichage ou un étiquetage approprié indique la dénomination commerciale de l'espèce et son nom scientifique".
Sur le site de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), il est même possible de retrouver l'intégralité des noms scientifiques pour chacune des espèces.
Jusqu'à 1500 euros d'amende
Une mesure qui pourrait prêter à rire. Seulement voilà, vendredi dernier les amendes ont été très salées comme l'explique Katy, elle aussi poissonnière sur la criée.
"Quand on nous parle du montant des PV ça nous fait beaucoup moins rire, c'est minimum 400 euros. Si ça servait à quelque chose je veux bien mais ça ne sert juste qu'à faire plaisir à Bruxelles", peste-t-elle.
Une règlementation également incomprise par les habitués de la criée qui viennent se servir sur le Vieux-Port et jugent inutile cette mention en latin.
"Mentionner le nom comme on le fait pour un morceau de viande, d'accord, mais le nom latin je ne vois vraiment pas en quoi ça peut faire avancer les choses" estime une cliente.
Au final, des amendes allant de 400 à 1500 euros ont été dressées. Nul doute que la prochaine fois les poissonniers marseillais n'oublieront pas d'écrire "Sparus Aurata" sous leurs dorades, et ce même si ça ne dit pas grand chose à leurs clients.