Poignées de main, smartphones... : d'où viennent les décharges électrostatiques?

Portières de voiture, smartphones, poignées de main... Les occasions de se prendre une décharge électrostatique sont nombreuses dans une journée. Rien de grave, si ce n'est que le phénomène est plus courant en hiver.
Vous enfilez votre manteau, votre bonnet, vous tendez la main vers la poignée de la porte et… clac! Vous prenez un "coup de jus", une "poignée de châtaigne", ou plus sobrement "une décharge électrostatique". Le phénomène est courant, particulièrement en hiver, mais rarement expliqué.
Rien d'étrange ni de dangereux pourtant. Juste de la physique. L'électricité statique est partout. Chaque corps, chaque matériau transporte avec lui des particules électriques. Lorsque deux corps se frottent, soit ils perdent des électrons et se chargent positivement, soit ils en gagnent et se chargent négativement. Ce phénomène se nomme l'effet triboélectrique, comme l'explique un cours de l'Institut Supérieur des Etudes Technologiques de Nabeul en Tunisie.
Les mains, les cheveux humains, la laine ou le papier ont tendance à facilement perdre des électrons, à l'inverse du bois, du polystyrène ou du teflon. Au fur et à mesure des frottements, les charges s'accumulent et les vêtements et semelles isolantes ne leur permettent pas de s'évacuer.
Un transfert d'électrons
Donc lorsque votre main se pose sur un objet à la charge susceptible de rétablir votre équilibre, il va se produire un transfert d'électrons.
"Durant un court laps de temps, l’électricité n’est plus… statique: la petite décharge électrique qui s’ensuit correspond au passage des électrons", explique un article sur le site de l'Université de Montréal.
"La marche sur le sol et les frottements sur les sièges sont 2 des principales sources d’électricité statique", détaille l'Institut national de recherche et de sécurité (Inrs).
"Les chocs en hiver sont plus forts"
En hiver, c'est encore pire. Non seulement nous portons plus de vêtements, ce qui occasionne plus de frottements, ils sont aussi plus isolants, mais l'air en lui-même est différent et affecte les mouvements des électrons.
Pas de quoi s'inquiéter cependant, la décharge se situe entre 20 et 30 kV. Si cela peut vite devenir agaçant, ce n'est pas dangereux, à moins de travailler dans un environnement explosif, prévient l'Inrs."L'air sec de l’hiver est un meilleur isolant, c'est-à-dire qu’il isole davantage les électrons, qui doivent s’accumuler en plus grande quantité pour franchir la barrière isolante. C’est ce qui explique pourquoi les chocs en hiver sont plus forts", explique au site de l'Université de Montréal Andrea Bianchi, chercheur en physique.
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