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Une nouvelle du New Yorker sur le consentement sexuel devient un phénomène d'édition

Harvey Weinstein entouré d'actrices et de mannequins en 2014.

Harvey Weinstein entouré d'actrices et de mannequins en 2014. - Araya Diaz - Getty Images North America - AFP

Une nouvelle publiée dans le New Yorker est devenue un véritable phénomène d'édition. Au coeur de l'histoire, le consentement sexuel d'une jeune femme de 20 ans face à un homme plus âgé.

Une nouvelle publiée par le magazine New Yorker, sur la rencontre entre un homme et une femme et vue par beaucoup comme une extension du mouvement #Metoo, est devenue en quelques jours un phénomène, valant à son auteure un contrat d'édition à plus d'un million de dollars.

Publiée dans l'édition datée du 11 décembre mais mise en ligne dès le 4 décembre, la nouvelle intitulée Cat Person (quelqu'un qui aime les chats) est devenue le deuxième article le plus lu sur le site du New Yorker de toute l'année 2017.

Article-choc

La nouvelle arrive juste derrière l'article-choc de ans début octobre, dans lequel plusieurs femmes témoignaient contre Harvey Weinstein, dont trois l'accusaient de les avoir violées.

"Cat Person" est le premier récit de Kristen Roupenian, 36 ans, enseignante à l'université de Harvard, à paraître dans un grand magazine.

Mercredi, l'éditeur Scout Press, du groupe Simon & Schuster, a annoncé avoir signé avec Kristen Roupenian un engagement portant sur deux livres, dont le premier devrait être publié au printemps 2019.

Selon plusieurs médias américains, Kristen Roupenian aurait fait l'objet d'enchères de la part de plusieurs éditeurs, l'offre gagnante dépassant le million de dollars. Une somme inhabituelle pour un premier roman, qui plus est par une auteure encore inconnue il y a trois semaines.

Vague de réactions

Interrogé, Scout Press s'est refusé à tout commentaire.

"Cat Person" évoque la rencontre d'une étudiante de 20 ans avec un homme de 34 ans, la construction d'une relation, l'alchimie, les malentendus, l'incompréhension, mais aussi la genèse et le déroulement d'une première relation sexuelle.

La nouvelle "a eu de l'effet sur des millions de lecteurs dans le monde entier, qui y ont trouvé quelque chose qui leur a semblé vrai ou qui leur a fait penser à leurs propres expériences", a expliqué à l'AFP Deborah Treisman, responsable de la fiction au New Yorker.

Elle a déclenché une vague de réactions, beaucoup y voyant un prolongement de la campagne anti-harcèlement #MeToo, lancée dans le sillage du scandale Harvey Weinstein, qui incite les femmes victimes de harcèlement ou d'agression sexuelle à témoigner publiquement.

Appropriation

Certains ont néanmoins critiqué cette appropriation, soulignant que la nouvelle était bien une fiction et non un témoignage.

"Elle a suscité ce qui me semble être, pour l'essentiel, un débat sain sur le consentement, les interactions entre hommes et femmes et sur la nature de la fiction", a estimé Deborah Treisman.

M.R. avec AFP