"Soleil Noir": pourquoi la saga française de l'été cartonne sur Netflix

Isabelle Adjani interprète Béatrice Lasserre, matriarche du domaine horticole, dans Soleil Noir (Netflix). - Netflix
Un domaine familial dans le sud, un paysage splendide, un meurtre, un héritage... Ne serait-ce pas là les ingrédients parfaits de la saga d'été? C'est en tout cas la recette de Soleil noir, série Netflix française avec la star Isabelle Adjani, qui cartonne non seulement en France, mais aussi à l'international.
Soleil Noir met en scène Alba (Ava Baya), une jeune femme qui fuit le domicile de ses parents, en pleine nuit avec son fils. Elle prend la route sans véritable itinéraire, avec seulement un but, rejoindre Barcelone. Une offre d'emploi saisonnier dans une exploitation horticole l'incite à faire un détour par le Clos Lasserre. Elle est embauchée 3 semaines pour cueillir des roses. Mais quand Arnaud (Thibault de Montalembert), le propriétaire du domaine, est retrouvé mort, peu de temps après, elle devient la principale suspecte… Alba apprend, par la même occasion, qu'elle est la fille biologique du patron et qu'elle hérite d'une partie de sa fortune.
Isabelle Adjani, veuve de choc
Dans l'ombre des grands succès de Netflix, la production française, créée et écrite par Nils-Antoine Sambuc (co-scénariste de En Thérapie saison 2), parvient à se faire une place - sous le soleil, exactement.
La série Soleil Noir, sortie le 2 juillet, se hisse cette semaine en deuxième position des séries non-anglophones les plus regardées. Elle figure dans le top 10 de 79 pays, parmi lesquels l'Argentine, le Canada, la Pologne, la Norvège ou l'Afrique du sud. Près de six millions de spectateurs dans le monde ont déjà regardé les six épisodes.
Passée sous les radars à son arrivée sur la plateforme début juillet, cette saga d'été rencontre un étonnant succès. Est-ce l'aura d'Isabelle Adjani qui a conquis le cœur des spectateurs internationaux et français? Il faut admettre que sa performance s'avère remarquable. Sous les traits de Béatrice, l'actrice se révèle être une veuve et une matriarche redoutable, prête à tout pour préserver son domaine et l'héritage de son défunt mari.

Le jeu d'Ava Baya - déjà aperçue dans la production Netflix GTmax - peut aussi être souligné. Elle campe une Alba tantôt touchante, tantôt violente, malgré un personnage aux réactions parfois déroutantes. Le jeune Max Harter interprète Léo, le fils d'Alba en quête d'identité, avec une étonnante maturité.
Plaisir coupable
Mais l'intérêt de la mini-série s'arrête là. L'intrigue reste dans la lignée classique des sagas estivales des années 1990, quelque part entre Dans un grand vent de fleurs et Orages d'été, avis de tempête. Un meurtre dans un domaine familial au décor de rêve près de Grasse, clin d'œil assumé du réalisateur aux sagas d'été, suivi d'une enquête policière tâtonnante sur fond de conflits familiaux larvés. Le tout saupoudré d'argent et d'inégalités sociales.

Mais Soleil Noir paraît desservi par son format - six épisodes de 40 minutes à une heure ne suffisent pas à retranscrire toutes les nuances des rancœurs familiales et les non-dits qui enveniment les relations.
Certes, les rebondissements en fin d'épisode incitent au visionnage compulsif, mais au prix parfois de la cohérence de l'histoire. Les drames s'enchaînent ainsi, parfois tirés par les cheveux, à coup de fiançailles ou de flèche dans le cœur.
Reste qu'avec son décor provençal et ses cigales, Soleil noir se dévore volontiers un après-midi de désœuvrement, quand il fait trop chaud dehors. Comme un plaisir coupable.