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"El Refugio Atomico": le huis clos apocalyptique des créateurs de "La Casa de Papel" peine à convaincre

Eleazar Ortiz (Antonio), Montse Guallar (Victoria), Natalia Verbeke (Frida), Carlos Santos (Rafa) et Pau Simon (Max) dans la série "El refugio atomico".

Eleazar Ortiz (Antonio), Montse Guallar (Victoria), Natalia Verbeke (Frida), Carlos Santos (Rafa) et Pau Simon (Max) dans la série "El refugio atomico". - Tamara Arranz/Netflix

CRITIQUE - Après La Casa de Papel, Álex Pina et Esther Martínez Lobato reviennent sur Netflix avec une nouvelle série au cœur d'un bunker de luxe, entre récit apocalyptique, drame intime et critique sociale.

Les créateurs de La Casa de Papel, Álex Pina et Esther Martínez Lobato, reviennent sur Netflix avec une nouvelle série ambitieuse: El Refugio Atómico, disponible dès ce vendredi 19 septembre.

Si le duo s’était fait connaître grâce à ses intrigues millimétrées et son suspense haletant, cette nouvelle production se révèle beaucoup plus complexe, mêlant thriller, mélodrame familial, récit apocalyptique et critique sociale.

Un bunker de luxe comme théâtre d’une guerre psychologique

Les premières minutes plongent le spectateur dans un drame carcéral. Max Varela (Pau Simon), jeune homme issu d’une famille aisée, voit sa vie basculer lorsque sa petite amie Ane meurt dans un accident de voiture dont il est malgré lui à l'origine et pour lequel il est emprisonné.

Après trois ans derrière les barreaux, il croit enfin sortir de prison mais il va en réalité entrer dans une autre cellule, bien plus luxueuse. Car, face à l’imminence d’une troisième guerre mondiale, la famille de Max et celle d'Ane se réfugient dans un bunker à 275 mètres de profondeur, baptisé Kimera Underground Park.

Conçu pendant sept ans pour résister à des explosions atomiques, cet abri fastueux, pour lequel ils ont déboursé 48 millions d’euros, leur offre un service digne d'un hôtel de luxe: salles de sport, bar à cocktails, spa, psy, jardin zen...

Alicia Falcó (Asia) dans la série "El Refugio Atomico".
Alicia Falcó (Asia) dans la série "El Refugio Atomico". © Carla Oset - NETFLIX

Pour rendre crédible ce bunker pour milliardaires, les créateurs Álex Pina et Esther Martínez Lobato, ont vu les choses en grand: un plateau de tournage de plus de 8.000m2, sept mois de construction pour les décors, près de 5.000 figurants et trois équipes de tournages mobilisées pour filmer avec des caméras à 360° afin de donner cette impression d'enfermement.

Entre apocalypse et passions souterraines

Mais alors que Max et sa famille découvrent leur nouveau lieu d'habitation - aux décors rétros, restés dans les années 50 - la série glisse du registre apocalyptique vers celui du mélodrame: histoires d’amour contrariées, rancunes tenaces, passions et trahisons rythment la vie sous terre.

El Refugio Atomico offre également une réflexion sur la lutte des classes - alors que les ultrariches se retrouvent confrontés à leurs propres excès - mais aussi sur l'usage de l’intelligence artificielle comme outil de surveillance des masses.

Si l’idée de départ de la série est séduisante et le bunker luxueux visuellement impressionnant, El Refugio Atomico peine toutefois à convaincre pleinement. D'épisodes en épisodes, les dialogues trop téléphonés et le manque de subtilité dans les personnages affaiblissent une intrigue pourtant riche en rebondissements. Pas sûr que la série suscite le même engouement que La Casa de Papel.

Carla Loridan