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Concert-test annulé à Marseille: la colère d'Akhenaton

Akhenaton

Akhenaton - AFP

Le membre du groupe de rap IAM ne décolère pas après l'annulation d'un concert-test auquel il devait participer dans les prochaines semaines.

Les concerts-test prévus à Paris et Montpellier dans les prochaines semaines ont été autorisés, mais pas celui envisagé à Marseille, a indiqué mercredi soir la ministre de la Culture Roselyne Bachelot. Akhenaton, rappeur du groupe IAM qui devait participer à ce dernier, a fait part de sa déception au micro de FranceInfo.

"On a été très déçus", a fait savoir l'artiste. "C'était surtout le travail des scientifiques et des associations qui œuvraient depuis de nombreux mois pour essayer de faire ce concert-test, bien avant celui qui a été proposé à Paris et qui est autorisé." Et d'ajouter:

"C'est pas une histoire de faire Paris contre Marseille, on n'est pas du tout dans ça. Au contraire si nos amis de Paris arrivent à le faire, tant mieux pour eux. Mais on a des questionnements. Pourquoi ce n'est pas autorisé? Pourquoi on attend toujours la dernière minute? On a des vrais questionnements sur la culture au final."

Akhenaton "ne se doutait absolument pas que le politique allait dire non": "On n'est pas en train de faire des trucs hyper dangereux, on fait un concert-test avec 1 000 personnes sous certaines conditions. Les bras m'en tombent, je suis profondément désabusé. Ce concert-test, c'est la pierre qui vient se poser sur les désillusions que j'ai sur l'humanité en général."

"Ne pas perdre le fruit de tout le travail engagé"

Si le projet de Marseille "est également intéressant sur le plan scientifique", il "n'a pas été retenu en raison de risques liés aux protocoles sanitaires proposés", a précisé Roselyne Bachelot. Un argument irrecevable pour le rappeur:

"Je trouve que ça aurait permis de faire comprendre aux gens que les salles de concert ne contaminent pas plus que le métro, que le TGV bondé, que les avions. Et c'est toujours, chaque fois la culture, la musique en général qui toujours est toujours visée. On travaille dans le vide, on n'a plus de perspectives."

L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) pilotait le projet du concert-test à Marseille, en assis. Sa particularité était d'être sans test Covid à l'entrée, pour mesurer les risques de contagion au coronavirus.

"Ce concert-test, avec un protocole sans test PCR en amont, avait justement l'ambition de partir de la vie réelle", a regretté auprès de l'AFP l'adjoint à la Culture de la ville de Marseille, Jean-Marc Coppola.

Les partenaires dont les hôpitaux marseillais (AP-HM), l'Université Aix-Marseille, les marins-pompiers, les acteurs culturels envisagent maintenant "de faire évoluer le projet ainsi que son calendrier afin de ne pas perdre le fruit de tout le travail engagé" depuis six mois, écrivent-ils dans une déclaration à l'AFP.

Indochine au concert-test

Le concert-test parisien aura lui lieu à Bercy le 29 mai avec le groupe Indochine, et une population étudiée de 5000 spectateurs, debout avec masque, et 2500 restés à domicile. Il y aura notamment des tests à partir de 72 heures avant l'évènement (test négatif exigé), le jour même et sept jours après.

Cette expérimentation est menée par l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) pour le volet scientifique et le Prodiss (Syndicat du spectacle musical et de variété) pour la partie concert.

A Montpellier, c'est un club de rock, le "Secret Place", qui travaille avec le CHU de Montpellier pour deux concerts-tests avec un cadre plus modeste : "a priori les 5 et 6 juin", avec "215 personnes" plus "un groupe témoin restant à domicile", un "test salivaire négatif, debout avec masque, gel, et bar extérieur seulement", selon France3 Occitanie.

Jérôme Lachasse avec AFP