"Miss France, du rêve à la réalité": accusations de violences sexuelles, démentis... pourquoi ce livre bouscule le concours

Les 15 finalistes de l'élection Miss France 2025, le 14 décembre 2024 à Poitiers. - ROMAIN PERROCHEAU / AFP
Camille Cerf, Diane Leyre, Amandine Petit, Sylvie Tellier... Elles sont vent debout contre un livre, paru ce lundi 8 septembre, et intitulé Miss France, du rêve à la réalité. L'auteur, Hubert Guérin, qui se présente comme un proche collaborateur de Geneviève de Fontenay - il a déjà publié Les Derniers secrets de la dame au chapeau - y raconte les coulisses du concours. Il relate aussi des faits d'agressions sexuelles qu'auraient subi d'anciennes miss, ou élues régionales.
"Élue Miss France, je suis violée quelques heures plus tard", "Le lendemain de mon sacre, je suis forcée à faire une fellation", "Pendant la séance photo, il m’a peloté les seins en me plaquant contre le mur", écrit Hubert Guérin, sans nommer aucune candidate ou Miss.
Dès le 5 septembre, la société Miss France prend les devants et publie un communiqué, indiquant ne pas pouvoir "juger de la véracité de ces allégations, qui selon l'auteur correspondent à une période antérieure à la prise de contrôle de la société Miss France par Endelmol".
"Toute forme de violence sexuelle, d'abus ou de harcèlement est inacceptable et condamnable", indique encore la société Miss France.
"Tu es toujours vierge?"
Camille Cerf, citée dans le livre, assure ne "jamais" avoir "discuté avec Hubert Guérin". "Ce qu'il dit à mon sujet est faux et inventé de toutes pièces", écrit-elle sur Instagram.
Une citation qui lui est attribuée dans le livre d'Hubert Guérin décrit "ceux qui vous suivent, demandent votre 06, se montrent sexuellement insistants…" et les réseaux sociaux "où des hommes dérangés m’envoient des photos de leur sexe."
Dans la foulée, plusieurs autres anciennes Miss France assurent depuis ne pas avoir participé au livre et ne pas avoir été victimes ni témoins d'agressions. Sylvie Tellier, qui a dirigé la société Miss France, se désolidarise elle aussi de l'auteur et de son ouvrage. "La justice ne se fait pas dans un livre, ni dans les médias, mais devant les tribunaux, martèle l'ex-Miss.
"J'apporte tout mon soutien à celles qui en auraient besoin et les invite à porter plainte et à en parler à des personnes de confiance", communique Iris Mittenaere.
Elle non plus, assure ne pas connaître Hubert Guérin.
Ludivine Langlois, ancienne Miss Nièvre, qui n'est pas citée dans le livre, témoigne dans plusieurs médias du harcèlement sexuel dont elle a été victime. Elle évoque auprès de BFMTV ce "rêve devenu un petit peu un cauchemar". Un homme "qui gravite autour de nos prestations, et il nous fait comprendre qu'il a du pouvoir et que si on répond à ses avances, on pourrait être favorisées", raconte la jeune femme.
"On n'est pas préparées à cette exposition, à ce genre de message graveleux, on est pas préparées à sexualisées comme ça", souligne la candidate qui a reçu par SMS le message suivant: "Tu es toujours vierge Ludivine?".
Un "MeToo Miss France"
"Les agresseurs font tous partie de 'l'Aréopage Miss France', c'est à dire des photographes, des cameramans, des journalistes, des membres plus ou moins affiliés au comité. Ces personnes qui gravitent dans l'entourage des Miss, profitent souvent de leur naïveté de leur jeunesse pour abuser en leur faisant miroiter soit une élection régionale, soit une séance photo gratuite", souligne Hubert Guérin auprès de BFMTV.
Pour lui, si "des Miss France ont été victimes de violences sexuelles", ce sont surtout "pour la grande majorité, des Miss régionales, des Miss locales ou des Miss départementales", qui sont victimes d'agressions. Ces concours étant "beaucoup moins sous la surveillance de la société Miss France".
Aujourd'hui, les Miss actuelles et depuis une quinzaine d'années, font l'objet d'une protection accrue", se réjouit Hubert Guérin.
Il souhaite avec son livre, déclencher un "Metoo des Miss France". "Comment la société Miss France est-elle à ce point-là passée à côté de #MeToo dans les régions?", s'interroge-t-il, estimant avoir permis de "dégoupiller la bombe".