Jussie Smolett condamné à 5 mois de prison pour avoir mis en scène sa propre agression

L'acteur afro-américain Jussie Smollett (au centre) entouré de ses proches quitte le tribunal de chicago le 8 décembre 2021 - KAMIL KRZACZYNSKI © 2019 AFP
Jussie Smollett, l'acteur de la série Empire, condamné en décembre dernier pour avoir orchestré une agression à caractère raciste et homophobe, dont il affirme avoir été victime en 2019 à Chicago, a écopé jeudi de 150 jours de prison, annonce la presse américaine. Il doit également verser 120.000 dollars de dédommagement à la ville de Chicago et 25.000 dollars d'amende.
"Je ne suis pas suicidaire, je suis innocent. Je respecte votre jugement, mais je ne suis pas suicidaire!", a crié à plusieurs reprises l'acteur, se levant dans la salle d'audience. "S'il m'arrive quelque chose quand je vais là-bas [en prison], sachez que je ne me le serai pas fait moi-même", a-t-il ajouté.
"Arrogant, égoïste et narcissique"
Le juge Linn qui a prononcé la condamnation, a déclaré:
"Vous avez bouleversé votre vie par votre inconduite et vos manigances. (...) Vous vouliez attirer l'attention, et vous étiez tellement investi dans les questions de justice sociale, et vous saviez que c'était un point sensible pour tout le monde dans ce pays."
Le juge a également déclaré que cette affaire avait révélé le côté "profondément arrogant, égoïste et narcissique" de sa personnalité.
Le comédien âgé de 39 ans était accusé d'avoir "planifié" une fausse agression en payant 3.500 dollars à deux frères d'origine nigériane, et d'avoir menti plusieurs fois à la police dans ses dépositions.
Douleur et colère
Vedette déchue de la série télévisée à succès Empire, Jussie Smollett avait plaidé non coupable. Il a toujours assuré avoir été attaqué en pleine nuit le 29 janvier 2019 dans une rue de la métropole du nord des Etats-Unis par deux hommes masqués, affirmant être des partisans du président Donald Trump.
Mais pour l'accusation, le comédien a manigancé l'attaque pour faire avancer sa carrière et parce qu'il reprochait aux studios de production de ne pas avoir réagi après la réception d'une lettre et d'un appel téléphonique de menaces.
Cette affaire avait provoqué un choc dans un pays encore fortement marqué par les discriminations raciales et sexuelles. Jussie Smollett avait immédiatement reçu le soutien de nombreuses personnalités du monde politique et culturel. Les images de télésurveillance, l'examen des données téléphoniques des trois hommes et de vidéos avaient toutefois rapidement semé le doute chez les enquêteurs qui avaient conclu à une mise en scène.
"Les fausses plaintes causent des dégâts réels", avait déclaré Eddie Johnson, alors chef de la police de Chicago, accusant Jussie Smollett d'avoir "exploité la douleur et la colère issues du racisme".