"De Obélix le Gaulois à Depardieu le Russe"

REVUE DE PRESSE - La nationalité russe de Gérard Depardieu fait couler beaucoup d’encre aussi hors de nos frontières. De New York à Moscou, le passeport offert par Vladimir Poutine à l’acteur français ne passe pas inaperçu.

Notre star nationale n’a pas eu besoin de faire un mariage blanc comme dans le film Green Card tourné début des années 90, pour obtenir la nationalité des tsars. En quelques jours, Gérard Depardieu s'est vu offrir un passeport russe par le président Valdimir Poutine himself. "Un cadeau" qui n’a pas laissé de marbre la presse étrangère. Tour d'horizon.

"From Russia with love"

Les quotidiens financiers The Wall Street Journal et The Financial Times ont fait leur une ce lundi 7 janvier avec l’exil fiscal de l’acteur pour la Russie. Le quotidien britannique montre une photo de Depardieu exhibant fièrement son passeport et titre avec ironie "From Russia with love" ( Bons baisers de Russie, ndlr). 

"Un beau coup pour Poutine"

Trois jours plus tôt, le journal expliquait que ce passeport était un "beau coup pour Vladimir Poutine qui a souvent déploré la tendance des fortunes russes à s’installer à l’étranger" ne manquant pas de rappeler que cette histoire fait "écho à la guerre froide quand des célébrités européennes de gauche s’exposaient à la controverse en allant en Union soviétique. En 1958, par exemple, Yves Montand (…) s’était ainsi rendu à Moscou avec Simone Signoret".

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"Un acteur macho reconnaissable par son nez"

Samedi, le New York Times, notait "une sorte de justice pour la Russie, qui a longtemps vu ses riches citoyens partir pour l'Occident" mais aussi l’opportunité "d'en récupérer un et pas n'importe qui, un acteur macho instantanément reconnaissable par son nez gigantesque".

"De Obélix le Gaulois à Depardieu le Russe"

El Pais, quotidien espagnol, titrait dimanche son article dédié à la nouvelle citoyenneté de l’acteur : "De Obélix le Gaulois à Depardieu le Russe". Une manière de souligner son manque d’éthique patriotique.

La Libre Belgique le rebaptisait vendredi dernier "Gérard Depardieussovitch" dans un article cinglant, lui prophétisant une carrière "dans des films de quatrième zone au Kazakhstan".

"Tu as joué le grand révolutionnaire Danton ?"

Dans une lettre ouverte publiée sur son blog jeudi, l’opposant russe Edouard Limonov, qui s’est vu empêcher par Poutine d’être son advseraire à la présidentielle, invite Depardieu à s'engager pour les libertés en Russie : "Nous t'attendons, Gérard ! Si je me souviens bien, dans un de tes films, tu as joué le grand révolutionnaire Danton ? Ami français, nous t'offrons là un véritable rôle historique de défenseur de la liberté russe".

De la difficulté d'être russe

Comme souvent le sarcasme cache une grande déception, que l’on peut déceler, par exemple, dans le billet d’Anton Orekh, journaliste russe, repris par Courrier international.

"Je suis conscient que Poutine aime beaucoup Depardieu, mais tout de même, ça fait un peu bizarre" reconnaît-il avec une pointe non dissimulée d’ironie.

L'auteur indique que "des milliers de personnes ne peuvent obtenir la citoyenneté malgré leurs racines russes, leur parfaite maîtrise de la langue, le fait qu'elles soient nées en Union soviétique et leur souhait de vivre et de travailler dans notre pays". Et de conclure : "Depardieu ne présente aucune de ces caractéristiques". Tout le monde ne souhaite donc pas la bienvenue à l'acteur.