"Salam": On a vu le documentaire évènement de Diam’s au cinéma

Diam's dans la bande-annonce de "Salam" - Capture d'écran Twitter - @brutofficiel
Il était très attendu. Salam, le documentaire sur la vie de Diam's, coréalisé par l'ancienne rappeuse avec Houda Benyamina (caméra d’or à Cannes en 2016 pour Divines) et Anne Cissé, est disponible en salles pour deux jours uniquement depuis ce vendredi.
Dans Salam, projeté en avant-première mondiale lors de la 75ème édition du Festival de Cannes le 26 mai dernier, Diam's - de son vrai nom Mélanie Georgiades - se confie pour la première fois face caméra sur son succès, sa santé mentale, sa quête de la paix et sa conversion à l’Islam.
BFMTV.com a pu découvrir ce film évènement en salles avant sa sortie sur la plateforme Brut X à la rentrée. On vous raconte.
Récit touchant et témoignages de proches
En 2010, alors au sommet de sa gloire, Diam's annonce mettre fin à sa carrière musicale. Malgré le succès de ses quatre albums dont Brut de femme, certifié disque d'or ou Dans ma bulle, disque de platine, la première artiste féminine à s’imposer dans le rap en France souffre d'un profond mal-être. Une douleur, qu'elle parvient à apaiser grâce à la foi et la religion musulmane, selon ses dires.
C'est pour se "réapproprier" cette période sombre de son histoire et répondre aux questions restées en suspens depuis plus de dix ans, que l’ex-rappeuse revient avec transparence et sincérité dans Salam sur sa gloire, ses moments de doute, son internement en clinique, sa bipolarité, sa prise de médicaments et ses pensées suicidaires.
Sans apporter plus de révélations que les nombreux reportages qui existent déjà sur l'artiste, ce récit toutefois émouvant est ponctué par les témoignages de la mère de Diam's, de ses amies la chanteuse Vitaa et la scénariste Faïza Guène, de son ancienne manageuse, Nicole Schluss, mais aussi par une discussion avec son père, qu'elle n'avait pas vu pendant des années.
Aucune image de scène mais trois textes inédits
Les fans nostalgiques qui s'attendaient à revoir Diam's sur scène seront sans doute déçus. Celle qui a été une figure majeure du rap dans les années 2000 souhaite justement assurer par son témoignage qu’elle a bel et bien tourné la page sur sa vie de star.
À la réalisation, on ne retrouve de ce fait aucune image - même d'archives - de la jeune femme en concert. Seule une séquence s'y rapproche. Dans celle-ci, Diam's se rend dans l'enceinte vide du Zénith de La Villette où elle confie se sentir comme dans "un pays qu’elle avait quitté."
Autre clin d'oeil à sa carrière, Mélanie Georgiades se confronte au début du documentaire à ses trophées et récompenses de ventes, qui prennent désormais la poussière dans la cave de sa mère.
Les admirateurs de la plume de Diam's pourront néanmoins découvrir tout au long du documentaire trois textes originaux - À force de courir, De plus en plus et Je me sens coupable - rédigés et récités par Diam's spécialement pour Salam.
Conversion à l'Islam
Dans son témoignage, qualifié par certains lors de sa diffusion au Festival de Cannes de prosélytisme, Diam’s raconte sa découverte de la religion musulmane et comment elle en est arrivée à se convertir à l'Islam.
Alors qu'elle déjeune chez son amie Vitaa, une autre invitée, musulmane, quitte un instant la table pour aller faire sa prière. Comme un déclic, Diam's se joint à elle. "Le mot prière était inexistant dans ma vie mais à ce moment là, j’en avais besoin", assure-t-elle face caméra.
Dans son cheminement vers la foi, Diam's détaille également le jour de sa conversion, effectuée sur une plage, lors de vacances à l'Île Maurice avec Vitaa:
"J’étais très heureuse, se souvient-elle, assise des années après sur ce même banc de sable. Et je n’ai plus jamais cessé d’être heureuse."
C'est au retour de ce voyage que l'ancienne rappeuse découvrira dans Paris Match une photo volée d'elle, voilée à la sortie d'une mosquée. En pleurs, celle qui souhaitait à tout prix ne pas dévoiler sa conversion à l'Islam, précise néanmoins que ce cliché, bien que douloureux pour elle, lui a permis de s'assumer publiquement et l'a encouragé à mettre définitivement un terme à sa carrière.
Engagement associatif
Vendu comme le documentaire qui allait tout expliquer en détail, Salam laisse malheureusement ses spectateurs sur leur faim. Dans le dernier tiers du documentaire, un peu moins convaincant, Diam's décrit sa vie d'après, rythmée par sa famille et son implication dans son association Big Up Project, fondée en 2009, qui vient en aide aux jeunes orphelins en Afrique.
Jusqu'alors poignant, le discours d'ex-rappeuse devient ici presque promotionnel. Et c'est d'ailleurs sur des plans de l’orphelinat que subventionne l'ancienne artiste au Mali que se conclut le témoignage de Diam's.