BFMTV
Cinéma

"Nous, les Leroy": la comédie qui a ému le festival de l'Alpe d'Huez sort au cinéma

Charlotte Gainsbourg et José Garcia dans "Nous, les Leroy"

Charlotte Gainsbourg et José Garcia dans "Nous, les Leroy" - Copyright François Dourlen - 2024 - Nolita Cinema

Réalisée par Florent Bernard, scénariste de La Flamme, cette comédie sur un couple à bout de souffle, avec José Garcia et Charlotte Gainsbourg, a été récompensée au festival de l'Alpe d'Huez.

Avec Et plus si affinités, c'est la comédie qui a ému et fait pleurer de rire le 27e Festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez. Road movie sur un couple à bout de souffle lors d'un week-end riche en rebondissements, salué par le Grand Prix de la manifestation, Nous, les Leroy sort ce mercredi 10 avril au cinéma.

Pour son réalisateur Florent Bernard, alias FloBer, créateur du podcast FloodCast et scénariste de La Flamme, dont c'est le premier film, c'est une émotion toute particulière: "Comme on a eu le Grand Prix de l'Alpe d'Huez, tout le monde va s'attendre au film le plus drôle de la Terre alors que ce n'est pas le cas."

Son mélange d'humour et d'émotion, qui donne un nouveau souffle à la comédie made in France, a fait salle comble lors de ses avant-premières les semaines passées. "Les gens trouvent le film drôle, émouvant. Beaucoup de gens nous disent que ça leur fait penser à leur vie", se réjouit Florent Bernard. "C'était notre but avec ce film."

Choc des générations

Lorsque Nous, les Leroy commence, Sandrine (Charlotte Gainsbourg) annonce à son mari Christophe (José Garcia) qu'elle veut divorcer. Leurs enfants ont bientôt l’âge de quitter la maison. Dans une opération de la dernière chance, Christophe organise un week-end dans les endroits clefs de l’histoire de leur famille.

Une histoire personnelle pour le réalisateur: "J'ai l'impression d'avoir été la première génération où le divorce n'était plus le drame qui était présenté dans un film comme Kramer contre Kramer. Pour la génération de nos parents, c'était encore un événement dramatique et catastrophique. Ce choc des générations m'intéressait."

Contrairement à beaucoup de films sur la famille, les adolescents occupent autant de place à l'écran que leurs parents. "Je voulais remettre au centre les ados qui sont souvent considérés comme des personnages secondaires dans ce genre d'histoire. Je voulais que personne ne soit mis de côté et qu'ils aient chacun leur histoire."

"Une vraie comédie"

Si Nous, les Leroy est "une vraie comédie", la thématique du divorce reste pesante, reconnaît Florent Bernard. "Le film est parfois dur. Il va parfois présenter ces personnages sous un jour peu reluisant parce que ce sont des êtres humains. C'est aussi en cela qu'ils sont beaux." Et c'est ce qui a séduit le public des avant-premières:

"Une partie du public comprend ce que j'ai voulu faire avec le personnage de José. C'est un personnage pas toujours sympathique. Il est colérique. C'est un pur produit du patriarcat. Et les gens apprécient qu'on puisse montrer le personnage sans l'excuser. On ne minimise pas ses actions."

Le personnage suscite le débat. "On a montré le film à des personnes issues de générations différentes et elles n'ont pas tous la même réaction. Certains vont dire que José est atroce et d'autres nous ont dit qu'il faisait ce qu'il pouvait pour la récupérer. Tout ce que je voulais éviter, c'est que Charlotte ait le mauvais rôle."

Si les situations sont tristes, les personnages restent par ailleurs toujours drôles. Un équilibre entre humour et émotion hérité de la comédie américaine contemporaine façon Judd Apatow (Funny People) et James L. Brooks (le co-créateur des Simpson) - mais aussi des films de Patrice Leconte (Tandem) et Agnès Jaoui (Le Goût des autres).

Gêne

Cette dimension réaliste de la comédie - quitte à provoquer une forme de gêne - a surpris le public des avant-premières. "Les scènes de comédie sont vraiment marrantes avec des personnages secondaires haut en couleur puis quand il y a une engueulade de couple, on ne met plus aucune blague."

"L'idée était de faire une comédie qui ne s'excuse pas de basculer dans l'émotion, comme c'est souvent le cas avec les comédies dramatiques", poursuit le réalisateur. "Je voulais que lorsque les personnages s'engueulent, le spectateur se mette à la position des enfants et ne veuille pas les voir s'engueuler."

Un sentiment d'inconfort qui n'a rien d'étonnant de sa part: après avoir écrit La Flamme, mais aussi Jack Mimoun avec Malik Benthala, Florent Bernard a aussi effrayé l'année dernière les salles obscures avec Vermines, qu'il a écrit avec son complice Sébastien Vaniček. Leur prochain projet? Une nouvelle version d'Evil Dead à Hollywood.

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV