Les 10 films qui vont faire parler d’eux au Festival de Cannes 2013

Ryan Gosling et le réalisateur danois Nicolas Winding Refn se retrouvent pour deux après "Drive". - -
Le coup d'envoi du 66e Festival de Cannes sera donné mercredi soir par Audrey Tautou, maîtresse de cérémonie de cette cuvée 2013. En attendant la révélation de la Palme d'or, le 26 mai prochain, certains des 70 films qui seront projetés au cours de la quinzaine suscitent déjà plus d'attente et d'espoir que d'autres. BFMTV.com en a sélectionné dix, qui devraient faire parler d'eux sur la Croisette et au-delà.

> "La Vie d'Adèle, chapitre 1 & 2", d'Abdellatif Kechiche
Parce qu'on ne tombe pas dans le cliché. Avec Abdellatif Kechiche, les clichés n’ont pas leur place, que ce soit la banlieue dans l’Esquive ou la différence dans Venus Noire. Dans La Vie d’Adèle, le réalisateur explore la complexité des rapports amoureux à travers l’histoire passionnelle de deux jeunes filles. On y attend encore une fois l’humanisme et la sensibilité du réalisateur.
Pour les nouveaux talents. Avec le flair d’Abdellatif Kechiche pour dénicher les talents (Sarah Forestier, Hafzia Herzi), une consécration féminine ne serait pas impossible pour Léa Seydoux...à moins qu'Adèle Exarchopoulos ne lui fasse de l'ombre.

> "Le Passé", d'Asghar Farhadi
Pour l’interprétation des acteurs. Si on en croit les premières impressions de la presse, Bérénice Béjo est "bouleversante". Le trio qu’elle forme avec Tahar Rahim (révélé dans Un Prophète) et Ali Mossafa emporte et touche le spectateur, multipliant les points de vue sans imposer une version des choses.
Pour le scénario. Le réalisateur et scénariste iranien n’a rien perdu du mode opératoire qui a fait son succès dans Une Séparation: un récit construit comme un polar, étape par étape, où les révélations se succèdent petit à petit, guidant le spectateur dans la psychologie des personnages.

> "Gatsby le Magnifique", de Baz Luhrmann
Pour le casting. Les personnages du roman de Francis Scott Fitzgerald se réincarnent à l'écran. Tobey MacGuire avec son attitude réservée rend compte d'un Nick Carragway solitaire, Carey Mulligan incarne le désespoir d'une Daisy tiraillée entre deux hommes. Quant à Leonardo Di Caprio, son charisme est mis en valeur pour représenter au mieux le truculent Gatsby.
Parce que c'est déjà un succès. Sorti le 10 mai aux Etats-Unis, le film de Baz Luhrman est entré directement à la seconde place du box-office et totalise 51,1 millions de dollars. La bande-originale du film est n°1 des ventes d'album dans le monde sur Itunes et sa bande- annonce a été vu plus d'un million de fois sur Youtube.

> "Inside Llewynn Davis", des Frères Cohen
Pour l'esprit des frères Cohen. Tous les ingrédients d'un bon film des frères Cohen sont réunis pour faire d'Inside Llewynn Davis un film dont on se souvient: un gentil héros un peu looser comme dans Big Lebowski, un humour noir acide à la O'Brother, et une critique de la société américaine à travers le New York des années 1960.
Pour l'ambiance musicale. Inside Llewynn Davis plonge le spectateur dans la vie d'un musicien , affublé de sa guitare, qui lutte pour vivre de sa musique. On y rencontre la "Reine du Folk", Joan Baez, incarné par Carey Mulligan (décidément sur tous les fronts). Tout ça, bercé par la musique de Bob Dylan. Un film où la musique est dans les coeurs, les yeux et les oreilles.

> "Jimmy P.", d'Arnaud Desplechin
Pour le duo Amalric-Del Toro. Jimmy P. c'est l'histoire de deux hommes. Deux étrangers qui n'auraient jamais dû se rencontrer et qui vont petit à petit lier une relation étroite de confiance et d'amitié. Le face-à-face entre Mathieu Amalric et Benicio Del Toro est un beau moment d'humanité qui ne manquera sans doute pas d'émouvoir le public et la critique.
Pour la leçon d'histoire. Le dernier film d'Arnaud Desplechin aborde des aspects peu traités de la Seconde Guerre Mondiale: les traumatismes d'après-guerre et leur prise en charge, ainsi que la présence dans les rangs américains, d'amérindiens, souvent moins reconnus pour leurs services que les soldats blancs.

> "Bling Ring", de Sofia Coppola
Pour le retour de Sofia Coppola - Avec son film, ouverture de la sélection "Un certain regard", la réalisatrice revient à son premier amour: le monde de l'adolescence. Une adolescence torturée, extrême, qui glace le spectateur. Ses héroïnes sont prêtes à se mettre en danger pour devenircélèbres. Un retour aux fondamentaux après la révélation de Virgin Suicide.
Pour la bande-originale - Phoenix, Kanye West, Lil 'Wayne, Plasticman, M.I.A etc. 27 titres composent la bande-originale du film et ils vont en faire danser plus d'un. Sofia Coppola a soigné, comme à son habitude, la musique et s'impose encore une fois comme une représentante de la scène musicale moderne.

> "The immigrant", de James Gray
Parce que James Gray est un habitué. C'est la quatrième fois que le réalisateur américain voit un de ses films sélectionnés au Festival de Cannes: The Yards en 2000, La Nuit nous appartient en 2007 et Two Lovers en 2008, même s'ils ne lui ont pas apporté la consécration. Malgré tout, James Gray et ses films restent très aimés de la Croisette. Cette année sera peut-être la concrétisation de son histoire d'amour avec le Festival de Cannes?
Parce que c'est nouveau. The immigrant est une innovation, et un pari, pour James Gray: c'est son premier film d'époque, mais également la première fois qu'il raconte une histoire du point de vue d'une femme. En renversant les codes, il peut de nouveau étonner et séduire le public là où il ne l'attend pas.

> "Only God Forgives", de Nicolas Winding Refn
Pour le retour d’une équipe gagnante. Only God Forgives signe les retrouvailles entre le réalisateur, Nicolas Winding Refn, et Ryan Gosling, deux après Drive. En 2011, le film avait reçu la palme de la mise en scène au Festival de Cannes et remporté un vif succès auprès du public (76 millions de dollars récoltés au total). La nouvelle collaboration entre les deux hommes va être scrutée de près.
Parce que les extraits explosifs. Le silence, pesant, est omniprésent: que ce soit lors d’une scène de massacre où Julian (Ryan Gosling) traîne sa victime par la mâchoire ou une fusillade dans un restaurant. Le réalisateur danois pousse un peu plus loin la violence et la noirceur avec un Ryan Gosling toujours mutique et impressionnant.

> "Ma vie avec Liberace", de Steven Soderbergh
Parce que Soderbergh part à la retraite. Annoncé comme étant le dernier, ce nouveau film de Steven Soderbergh est, de fait, particulièrement attendu sur la Croisette. Sa venue à Cannes est peut-être la dernière en tant que réalisateur… Et on dit bien "peut-être" puisque le réalisateur avait déjà annoncé, en 2012, qu’il prendrait sa retraite en janvier 2013. Après encore deux ou trois films.
Pour la métamorphose de Michael Douglas. L’acteur américain est méconnaissable sous le clinquant et le bling bling du pianiste loufoque, Liberace. Bagues en or, costumes à paillettes, mise en pli soignée... Michael Douglas prouve une nouvelle fois qu’il peut se fondre dans n’importe quel personnage. En espérant que son interprétation soit à la hauteur de la transformation.

> "Blood Ties", de Guillaume Canet
Pour le retour de Billy Crudup. Cela fait près de dix ans que l’on n’avait pas vu Billy Crudup dans un rôle central. Le héros de Big Fish de Tim Burton s’est fait rare devant les caméras. Et pour son retour, il est assez bien entouré: il donne la réplique à Clive Owen, Marion Cotillard, Mila Kunis et Zoe Saldana.
Pour la touche USA de Guillaume Canet. Blood Ties, est un remake des Liens du sang, polar de Jacques Maillot dans lequel jouait Guillaume Canet aux côté de François Cluzet. Un film qui a tellement marqué le Frenchy qu'il a voulu l'adapter lui-même aux Etats-Unis. Une expérience nouvelle: "Pour tout dire, j'ai eu la sensation de refaire un premier film, confie-t-il au Figaro. Arrivé à New York, personne ne me connaissait. J'ai eu beaucoup de mal à obtenir les autorisations de tournage dont j'avais besoin." Un beau challenge qui pourrait lancer la carrière outre-Atlantique de l'acteur-réalisateur.