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Festival de Cannes

A Cannes, 68 ans de films coquins qui ont enflammé la Croisette

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- - Matt Carr - Getty Images North America - AFP

Chaque édition du Festival de Cannes dévoile son lot de films "hot" sur la Croisette. 2015 n'échappe pas à la règle et c'est Love de Gaspar Noé qui risque de réchauffer ce 68ème Festival de Cannes. Une brève histoire des films coquins sur la Croisette. 

Du haut de ses 68 ans, le Festival de Cannes est toujours aussi sexy et provocant. En ce printemps 2015, un parfum d’amour et de chair s’invitent ce mercredi 20 mai avec le grand retour de Gaspar Noé. Celui-ci revient sur le tapis rouge pour présenter Love, un "mélodrame sexuel en 3D", à l’occasion d’une séance de minuit qui s'annonce sulfureuse. Tout un programme, surtout quand on connaît la filmographie de l’insolent réalisateur, à l'origine de Irréversible ou Enter the Void.

Cependant, ce vent de scandale se lève presque tous les ans sur la Croisette. De nombreux films ont ostensiblement fait grimper la température des précédentes Quinzaines au cours de ces dernières décennies. On peut remonter jusqu’en 1961, lorsque l’espagnol Luis Buñuel présentait Viridiana. Ici, une femme sur le point de devenir nonne renonce finalement à rentrer dans les ordres après plusieurs mésaventures sexuelles qui la conduisent à s’installer dans un ménage à trois.

> Buñuel, Fellini et Pialat

Même chose pour La Dolce Vita (qui gagna la Palme d’or en 1960) de Federico Fellini qui fit s'insurger le Vatican à cause de certaines scènes jugées blasphématoires, comme celle où Anita Ekberg, actrice aux courbes généreuses, apparaît nue sous un vêtement traditionnel d’Eglise… Sexe et religion, une association imparable pour provoquer les esprits.

En 1987, c’est Maurice Pialat qui choque avec Sous le soleil de Satan en montrant ce personnage d’adolescente addict au sexe et à tendances suicidaires. On se souvient aussi de Basic Instinct, le film culte de Paul Verhoeven avec Sharon Stone, dévoilé sur la Croisette en 1992. Les festivaliers gardent sans doute encore aujourd’hui un souvenir ému des moments les plus osés mettant en vedette la sculpturale blonde. 

Tout comme le baiser intense échangé entre Laura Harring et Naomi Watts dans Mulholland Drive de David Lynch, en compétition en 2001 (il remporta le Prix de la mise en scène). A l'instar, La pianiste (Grand Prix, Prix d’interprétation masculine et féminine en 2001) qui décrit une relation amoureuse passionnelle et perverse entre une professeur (Isabelle Huppert) et son élève (Benoît Magimel) a dérouté les spectateurs.

> Gros succès pour La vie d'Adèle

Jeune & Joliele long-métrage de François Ozon, racontant les déboires sexuels et la vie sentimentale d’une étudiante contrainte de se prostituer pour subvenir à ses besoins portait quant à lui sur un sujet de société tabou qui a bousculé le public de l'édition 2013 du festival. La même année, Abdellatif Kechiche rafle tout avec le chef-d’œuvre La Vie d’Adèle… Véritable hymne à l’amour, LA scène de sexe très explicite de six minutes a marqué et affolé certains spectateurs.

Parfois, certains films ont fait monter la chaleur sans faire dans la dentelle, mais plutôt dans le trash. En 2012, Nicole Kidman désarme et surprend dans Paper Boy en incarnant Charlotte, une bimbo torride nymphomane. Son personnage n’hésite pas par exemple à uriner sur Jack (interprété par Zac Efron) après que ce dernier se soit fait piquer par une méduse.

Chloë Sevigny démontre elle aussi qu’elle n’a pas froid aux yeux en 2003 dans Brown Bunny, sous la direction de Vincent Gallo, son compagnon de l’époque. Ce dernier lui demande alors de tourner une fellation non simulée, et très visible à l’écran, ce que la jeune femme accepte. Le long-métrage fait évidemment grand bruit lors de sa projection au Festival. En 2009, c’est au tour d’Antichrist, de Lars Von Trier, de bouleverser et perturber les Cannois en délivrant des images à caractère sexuel explicite et des passages d'une grande violence: la scène d’automutilation du personnage de Charlotte Gainsbourg fait fuir bon nombre de spectateurs présents dans la salle.

> Quand Abel Ferrara s'inspire de DSK

L’année dernière, c’est Welcome to New York d’Abel Ferrara qui provoque un tollé. Depardieu se glisse dans la peau d’un personnage très inspiré de Dominique Strauss-Kahn et enchaîne les scènes de sexe, de violences ou bien de prise de drogues et d’alcool.

Cette fois, c’est bien Gaspar Noé qui risque d’échauffer les esprits et de choquer les cannois. Love (dont les affiches officielles sont très hot, voire mêmes pornographiques) met en scène un homme se remémorant la plus grande histoire d’amour de sa vie ayant été jalonnée par "toutes sortes de promesses, de jeux, d’excès et d’erreurs"… Connaissant le travail et la réputation du provocateur, ce soir, la nuit risque d’être chaude.

Florian Lautré