Moisissures, rats... Des habitants de Trappes se mobilisent contre leur bailleur social

Des habitants de Trappes se sont mobilisés ce mardi 17 décembre contre les logements insalubres de leurs immeubles, avec le soutien de la municipalité. L'inaction du bailleur Valophis est pointée du doigt.

"On ne vit plus, on survit." Ce mardi 17 décembre, plusieurs centaines d'habitants de Trappes (Yvelines) se sont réunis devant le siège du bailleur social Valophis pendant l'Assemblée générale du groupe pour dénoncer des logements insalubres.

Pour cause, certains ne dorment plus dans leurs chambres, d'autres ne prennent plus de repas dans leurs cuisines. À chaque douche, l'humidité s'amplifie dans leurs logements. Une locataire d'un duplex dans une résidence Valophis à Trappes (Yvelines) n'en peut plus.

"Les rats ont envahi la cuisine, mais également l'étage. Mon fils dort avec son père dans le salon. Ils se protègent mutuellement. Moi, je dors avec ma fille, mais je ne peux rien faire si un rat rentre car je suis invalide et en chaise roulante," raconte cette femme.

"C'est du vol"

La situation de cette famille n'est pas une exception. Tous ces locataires paient leurs loyers et les charges sont exponentielles. Le bailleur Valophis est pointé du doigt. Il détient plus d'un tiers des logements sociaux à Trappes, soit 2.600 appartements.

"Des toits dignes, pas de profits indignes", "le social doit rester social"... Les locataires demandent à vivre dignement et à être entendus.

"Valophis ne nous écoute jamais. Nous avons beau envoyé des courriers, nous n'avons jamais de réponse. On veut juste être reçu et avoir des explications," déclare Ramata Traoré, vice-présidente du comité des locataires Valophis Trappes (CLVT) au micro de BFM Paris Île-de-France.

Elle évoque aussi "trop de charges" et poursuit: "on ne vit plus, on survit". À quelques mètres, Mohammed, locataire d'un logement Valophis, dénonce une situation "honteuse": "C'est du vol. Maintenant, cela fait plusieurs années que cela continue. Nous nous sommes toujours tu, ça commence à bien faire".

"Les gens en ont ras le bol"

Le maire de Trappes (Génération.s), Ali Rabeh, a rejoint la mobilisation pour soutenir ses administrés.

"Le bailleur social a acheté pour une bouchée de pain des milliers de logements à Trappes qu'il n'entretient quasiment pas. On a des dossiers de plainte sur l'hygiène qui sont innombrables", explique-t-il.

Malgré plusieurs demandes du maire, "ce bailleur n'a pas investi un euro depuis au moins quatre ans". "Ici, les gens en ont ras le bol de travailler pour toucher un Smic et de passer quasiment l'intégralité de leur Smic dans un loyer et des charges qui ne leur permettent même pas d'avoir un loyer décent", conclut-il.

Contacté par BFM Paris Île-de-France, Valophis répond et énumère les quelques travaux effectués ces dernières années, comme le remplacement de certains ascenseurs ou l'éclairage extérieur. Concernant les problèmes d'insalubrité, le bailleur dit ne pas avoir de précisions et assure se déplacer systématiquement lorsqu'un locataire les avertit d'un problème.

Agathe Albouy, Bettina de Gugliemo avec Julie Benmoussa