"Je mènerai la bataille": le maire de Gentilly veut faire obstacle au départ annoncé de Sanofi

Gentilly et Sanofi c'est fini? Le groupe pharmaceutique envisage de déménager son "principal site tertiaire" et ses 3.750 collaborateurs à La Défense. Le maire, Fatah Aggoune (DVG/Nupes) avait déjà sonné l'alerte le 5 novembre dernier dans un communiqué appelant Sanofi à "écrire son avenir à Gentilly". Depuis ses craintes se sont avérées fondées lorsqu'un délégué syndical CFDT a confirmé au Parisien un projet de déménagement entre 2027 et 2030.
Invité de Bonjour l'Île-de-France ce jeudi 14 novembre, l'édile a partagé son sentiment de trahison. Il rappelle que Sanofi, sous d'autres entités est installé depuis un siècle dans la commune. "La ville a toujours créé les conditions de l'accueil concernant leurs salariés, l'entreprise. C'est beaucoup de perte pour la ville et pour le territoire. C'est un acteur majeur qui part", s'est-il exprimé.
La décision est d'autant plus incompréhensible que le site livré en 2015, "principal site tertiaire" du groupe est maintenant desservi par la ligne 14 du métro et est installé au cœur de la vallée scientifique de la Bièvre, un cluster dédié à la recherche et au développement autour des enjeux de santé.
"On ne peut pas être qu'à La Défense"
Le comble pour Fatah Aggoune, c'est que Sanofi projetterait de s'installer à Puteaux dans le quartier d'affaire de La Défense. Tout un symbole pour le maire d'une commune populaire comme Gentilly.
"C'est la mobilisation, la libéralisation total, le capitalisme libéré, c'est incompréhensible parce que Sanofi ait fait le choix d'aller installer une tour avec son nom et son écriteau à La Défense alors que nous avons besoin que nos entreprises soient ancrées dans nos territoires, qu'ils ne licencient pas. Je rappelle que Sanofi c'est cinq milliards d'euros de bénéfices et donc c'est important d'avoir une vision ou Sanofi est présent dans tous les territoires et pas seulement dans des lieux prestigieux", ajoute-t-il.
Mais l'édile n'a pas dit son dernier mot et a invité les élus du territoire ce vendredi 15 novembre à participer à une conférence de presse. "Si les batailles ne sont pas menées, elles sont perdues d'avance, donc je mènerai la bataille. (...) Je vais me battre jusqu'au but pour qu'ils restent".