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Paris Île-de-France

Val-de-Marne: un homme jugé pour le meurtre de son ex-compagne, tuée de 17 coups de couteau

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION). - Thomas SAMSON

Le féminicide s'était déroulée en septembre 2018 sur le parking d'un immeuble de Champigny-sur-Marne. Le procès doit durer jusqu'à vendredi.

Un homme de 36 ans comparaît depuis lundi devant la cour d'assises du Val-de-Marne pour le meurtre de son ex-compagne, tuée en pleine rue de 17 coups de couteau en 2018, après une dispute "autour du son de la télévision".

Ce "manager" de station-service, natif de Côte d'Ivoire, est également jugé pour tentative de meurtre sur la soeur de la victime, blessée de plusieurs coups de couteau.

Le féminicide s'est déroulé à Champigny-sur-Marne, sur le parking d'un immeuble, dans la nuit du 12 au 13 septembre 2018. Il avait été précédé, selon l'enquête, d'une dispute et d'une bagarre "à cause du bruit de la télévision" dans l'appartement commun.

17 coups de couteau

La majorité des témoins ont vu l'accusé porter plusieurs coups de couteau à la victime en chemise de nuit. Elle présentait 17 plaies sur le corps dont une dizaine au niveau du thorax et de l'abdomen.

Le couple, séparé "affectivement", vivait dans le même appartement avec sa fille, ainsi que le fils, la soeur et la fille de la victime. Après les faits, les enquêteurs ont retrouvé une télévision renversée au domicile et des traces de sang entre l'appartement et la scène du meurtre sur le parking. Interrogée par les enquêteurs, la soeur a décrit "un climat de froideur sans violences physiques en sa présence".

Selon un enquêteur entendu lundi à l'audience, "le contexte familial est violent", "le couple ne fonctionne plus vraiment" mais est "obligé de rester sous le même toit pour des raisons financières".

L'accusé conteste les faits

De son côté, l'accusé, qui conteste les faits, a toujours affirmé avoir été victime de violences, décrivant un "climat de tensions" entre lui et les deux soeurs. La victime avait porté plainte contre lui en décembre 2017 pour "violences" et quatre mains courantes pour "différends familiaux" avaient été enregistrées depuis 2017.

Entendus lundi, les proches de l'accusé l'ont décrit comme "calme", "réservé", "travailleur", "serviable", "impliqué dans sa famille", passionné d'art figuratif et ayant eu une "enfance et une adolescence sereines en Côte d'Ivoire". Après avoir passé quelques années en Italie, il était arrivé en France en 2013 "pour travailler".

Depuis plusieurs mois, "il n'avait plus son mot à dire à la maison, il ne se sentait plus respecté", a raconté lundi à la barre un ami d'enfance de l'accusé, qui est resté impassible tout au long de la journée, dans le box.

"Une fois la colère en place, rien ne pouvait l'arrêter"

"Il me faisait part de son mal-être, il voulait essayer de (le) canaliser, souvent il lui était demandé de dégager de la maison, il le vivait assez mal", a également détaillé devant la cour la soeur de l'accusé.

Selon une ex-compagne interrogée par les enquêteurs, ayant été frappée par l'accusé à plusieurs reprises pendant leur relation, "une fois la colère en place, rien ne pouvait l'arrêter". "Son regard changeait quand il y avait de la colère", a indiqué une seconde. Le procès doit durer jusqu'à vendredi.

Louis Chahuneau avec AFP