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Val d'Oise: une nécropole gauloise vieille de 2500 ans mise au jour à Bouqueval par des archéologues

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30 sépultures avec du mobilier et différents accessoires ont été sorties de terre.

Une découverte exceptionnelle. À Bouqueval, petit village de 300 habitants, dans le Val d'Oise, un cimetière gaulois vieux de 2500 ans a été mis au jour par les équipes du service départemental d'archéologie cet été.

Les premières fouilles sur cette nécropole, ensevelie depuis des siècles, ont été réalisées dans les années 1970 avant d'être stoppées. "Elle a été fouillée en 1977 et 1978, où [les archéologues] ont pu mettre au jour 14 sépultures, dont deux tombes à chat et deux sépultures de guerriers", explique Elisabeth Tribouillard, archéologue au service archéologie départemental du Val d'Oise au micro de BFM Paris Île-de-France.

"A la suite de ces découvertes, ils se sont fait voler le mobilier et donc les fouilles ont été interrompues pendant 45 ans", précise l'archéologue sur notre antenne.

45 ans plus tard, l'entreprise Véolia a récupéré les deux hectares de terrain pour y entreposer des terres inertes. Pour mener à bien ce projet, des fouilles préventives ont dû être organisées. Cet été, dix archéologues ont ratissé l'ensemble de la zone à la main.

Des céramiques et des épées découvertes

La nécropole, datant des IVe et IIIe siècles avant notre ère, a permis la découverte de 30 sépultures avec du mobilier et différents accessoires parfois presque intacts comme des perles de verre, des céramiques, mais aussi des épées.

"On a aussi une pointe de lance, un bouclier et plusieurs éléments de parures, comme des fibules et des bracelets métalliques", indique Elisabeth Tribouillard.

L'intégralité des objets ont aujourd'hui été exhumés, laissant place désormais à la phase de dégagement dans le laboratoire du service d'archéologie du Val d'Oise.

Une exposition à Louvres

Pendant deux ans, tous les objets vont être nettoyés, analysés, photographiés et recensés. Ces analyses et expertises feront notamment avancer les connaissances sur le mode de vie des Gaulois.

"Des fibres vont nous permettre d'étudier les vêtements que portaient les Gaulois qui étaient enterrés sur cette nécropole. Ils vont nous apporter des informations sur les lainages, les façons de tisser", indique l'archéologue Elisabeth Tribouillard.

Cette dernière poursuit: "Ensuite, il y a tout ce qui est état sanitaire de la population puisque nous avons quelques squelettes. Nous avons également fait des prélèvements ADN pour verser ça au musée de l'Homme".

"Ce sera une étude sur le long cours, nous aurons les résultats peut-être dans 20, 30 ans", prévient l'archéologue.

À terme, une partie des objets découverts seront exposés au musée Archéa de Louvres.

Emmanuelle Lebon avec Alixan Lavorel