Pontoise: une femme jugée pour avoir tué son compagnon de deux coups de couteau

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION). - Thomas SAMSON / AFP
Une femme de 37 ans comparaît depuis lundi devant la cour d'assises du Val-d'Oise, à Pontoise, accusée du meurtre de son compagnon, poignardé à deux reprises en mai 2020 à Goussainville.
"Ça me fait du mal de parler de tout ça", a déclaré l'accusée, habillée d'un pull noir, les cheveux attachés avec un chouchou rose, au premier jour de son procès. "Je suis une femme battue voilà", a-t-elle répété à la présidente de la cour, l'air égaré et qui dit suivre un traitement lourd.
"Vous savez, c'est quelqu'un qui est toujours renfermé sur elle", a déclaré à la barre l'enquêtrice de personnalité en citant les propos du père de l'accusée.
Deux plaies au couteau
Le 6 mai 2020, vers 3h30, une patrouille alertée par une femme, découvrait le corps d'un homme âgé de 30 ans devant un pavillon.
Le dernier appel de la victime a été diffusé lors de l'audience. "On m'a planté, on m'a planté au 40 rue Edouard Vaillant, au niveau du cœur, j'ai 30 ans", peut-on entendre de la part de la victime, qui gémit et respire faiblement.
Allongée dans la rue, la victime présentait deux plaies sanglantes au thorax et une à l'arrière du crâne. Selon l'enquête, les blessures ont été occasionnées par un couteau.
Interpellée en état d'ivresse, la compagne de la victime a d'abord déclaré aux enquêteurs que l'homme s'était porté un coup de couteau au niveau du thorax à la suite d'une dispute. Serveuse à Sarcelles, elle entretenait une relation amoureuse depuis plus d'un an avec cet homme, "une conquête" rencontrée "dans une chicha" à l'été 2018.
Légitime défense
Lors de l'instruction, elle a finalement reconnu avoir porté le coup de couteau mortel. Elle a cependant nié toute intention de tuer et affirmé avoir agi par légitime défense, se sentant menacée.
L'homme avait deux enfants nés d'une précédente relation, était séparé de leur mère et vivait chez l'accusée depuis deux mois, "parce que sa femme l'avait mise à la porte", selon l'accusée.
L'accusée a affirmé pendant l'instruction que la dispute fatale était survenue suite à des infidélités supposées de la part de son compagnon, rapportés par une voisine.
Le verdict du procès est attendu vendredi.