Peter Cherif, proche des assaillants de Charlie Hebdo, refuse de parler à son procès

Peter Cherif devant le tribunal correctionnel de Paris, en janvier 2011. - BENOIT PEYRUCQ / AFP
Le vétéran français du jihad Peter Cherif, jugé depuis le lundi 16 septembre devant la cour d'assises spéciale de Paris notamment pour son rôle auprès de l'un des assaillants du journal satirique Charlie Hebdo en 2015, a indiqué ce mardi qu'il refusait de s'exprimer.
En début d'audience, la présidente de la cour d'assises a demandé à l'accusé de s'exprimer pour retracer son parcours de vie, qui doit être au cœur de cette deuxième journée de procès.
"Je ne souhaite pas m'exprimer, Madame la présidente", a répondu Peter Cherif, après avoir enlevé son masque chirurgical.
Lundi, il avait déclaré qu'il ne reconnaissait pas les faits qui lui étaient reprochés.
"Rien à voir" dans ces attaques
Le jihadiste, âgé de 42 ans, est jugé par la cour d'assises spécialement composée pour association de malfaiteurs terroriste criminelle entre 2011 et 2018, période de sa présence au Yémen au sein d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa).
Il comparaît aussi pour la séquestration en bande organisée en 2011, pendant plus de cinq mois, de trois ressortissants français, membres de l'ONG Triangle génération humanitaire.
Mais c'est surtout sa potentielle implication dans la tuerie commise à Paris dans les locaux de Charlie Hebdo par les frères Chérif et Saïd Kouachi le 7 janvier 2015, âprement débattue lors de l'instruction, qui devrait être au coeur du procès.
Les juges d'instruction estiment qu'il a "facilité l'intégration au sein d'Aqpa d'un des frères Kouachi, très probablement Chérif", et qu'il avait "connaissance" de "la mission" de perpétrer un attentat en France confiée à son ami d'enfance lors d'un court séjour à l'été 2011 au Yémen.
Entendu à l'automne 2020 comme témoin lors du procès des attentats de janvier 2015, commis notamment par les frères Kouachi avant qu'ils ne soient abattus par les forces de l'ordre, et qui ont fait au total 17 morts, il a assuré n'avoir "rien à voir" dans ces attaques, avant de se murer dans le silence.