Peter Cherif, proche des assaillants de Charlie Hebdo, reconnaît avoir été l'un des geôliers d'humanitaires français au Yémen

Tribunal (illustration) - AFP
Le vétéran du jihad français Peter Cherif a reconnu ce mardi 24 septembre lors de son procès à Paris, pour la première fois depuis son arrestation, qu'il avait été l'un des geôliers de trois humanitaires français enlevés au Yémen en 2011, rapporte l'AFP.
"Je reconnais les faits (...) Je suis le traducteur" qui faisait l'interface entre les otages et leurs ravisseurs yéménites d'Al-Qaïda, a déclaré d'une voix éteinte l'accusé qui, à l'ouverture de son procès devant la cour d'assises spéciale de Paris, avait affirmé ne pas reconnaître les faits qui lui étaient reprochés.
Peter Cherif reconnu par une ancienne otage
L'aveu de Peter Cherif, peu loquace depuis le début de son procès, a eu l'effet d'un coup de tonnerre au sein de la cour d'assises.
"Je regrette d'avoir participé à tout ça", "je n'étais pas au courant du projet d'enlèvement" des humanitaires, a expliqué Peter Cherif debout dans son box. "Ce fut une situation compliquée pour moi", a-t-il assuré.
"Si je n'avais pas été là, je suis persuadé que les conditions (de détention des otages) auraient été encore plus difficiles", s'est-il justifié.
Peter Cherif s'est exprimé juste après le témoignage d'une des ex-otages, Amélie (prénom d'emprunt), qui avait affirmé à la barre que Peter Cherif a été l'un de ses geôliers.
"J'ai le sentiment que, clairement, c'est bien cette personne (dans le box des accusés) qui était là" lors de notre détention, a affirmé Amélie, 45 ans, qui faisait partie des trois humanitaires français de l'ONG lyonnaise Triangle Génération Humanitaire enlevés au Yémen en mai 2011 par Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).