Paris: une œuvre de C215 recouverte par une publicité sauvage, l'artiste interpelle la marque et l'agence

Un portrait de Victor Hugo, réalisé par Christian Guémy, connu sous le pseudo de C215, a été recouvert par une campagne d'affichage sauvage d'une marque de téléphone.

L'artiste C215 en colère ce week-end après la dégradation d'une de ses œuvres à Paris. Pour protester contre la campagne d'affichage sauvage qui a recouvert son portrait de Victor Hugo, rue Soufflot, dans le 5e arrondissement, Christian Guémy a décidé d'interpeller directement sur Twitter la marque et l'agence responsables à l'origine de ces publicités.

"La publicité sauvage, ce vandalisme... Merci de nous rendre Victor Hugo. On ne vous remercie pas Motorola", a d'abord écrit l'artiste, avant d'afficher l'agence BrainSonic "qui a orchestré cette campagne (...) qui ne respecte pas les œuvres d'art".

Un appel à la prise de conscience

"C'est quand même un portrait de Victor Hugo devant le Panthéon qui a été vandalisé le jour anniversaire de la mort de Victor Hugo", a déploré ce lundi l'artiste invité sur BFM Paris.

Selon Christian Guémy, l'agence en charge de cette campagne d'affichage lui aurait répondu en privé "qu'ils ne connaissaient pas les règles". Une excuse un peu simple pour l'artiste. "Quand on a une agence avec plusieurs dizaines d'employés, qui travaille depuis tant d'année, (le directeur d'agence) a déjà dû être confrontée plusieurs fois à ces règles", rappelle le peintre.

S'il dit ne pas vouloir porter plainte, Christian Guémy veut profiter de la lumière mise sur cette dégradation pour "faire prendre conscience du problème que pose l'affichage publicitaire sauvage" aux marques et agences de communication. Et peut-être "faire changer leurs habitudes".

Plainte de la mairie de Paris

"Une marque de téléphonie de ce niveau et cette agence ont les moyens de s'acheter des encarts publicitaires légaux et normaux sans venir aux quatre coins de rue nous polluer. C'est dégueulasse", estime l'artiste.

"Il faut que ces agences prennent leur charge et contribuent à avoir une attitude civique et que Paris soit plus propre", complète-t-il.

Dans son combat, l'artiste a reçu le soutien de plusieurs élus, notamment celui de Florence Berthout, maire du 5e arrondissement. "Je condamne cette publicité sauvage inadmissible qui dégrade le parcours Illustres, des portraits d'hommes et de femmes célèbres que tu as réalisés avec talent dans les rues du 5e autour du Panthéon", a-t-elle réagi sur Twitter.

De son côté, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, a annoncé qu'une "plainte sera déposée". "N'achetez pas les marques qui s’adonnent à ce type d’incivilités, elles ne méritent que notre mépris", a poursuivi l'élu, qui attend des excuses et une remise en l'état de l'œuvre.

Benjamin Rieth Journaliste BFM Régions