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Paris Île-de-France

Paris: la famille de Kelyan, jeune handicapé retrouvé mort en 2021, dénonce l'inaction de la police

Kelyan a été retrouvé sous le pont du métro Jaurès, à Paris

Kelyan a été retrouvé sous le pont du métro Jaurès, à Paris - Capture Google Street View

Après quatre jours de recherches, le corps du jeune homme avait été retrouvé sous le pont du métro Jaurès, dans le 19e arrondissement.

"Je suis toujours posté là, et j'attends Kelyan." Deux ans après la mort à Paris de leur fils de 22 ans, Félicité et James Nsan-Nwet ont accepté de témoigner dans les colonnes du Parisien.

Dans la nuit du 8 au 9 juillet 2021, après quatre jours de recherches, le jeune homme est retrouvé sous le pont du métro Jaurès, dans le 19e arrondissement, à quelques centaines de mètres de chez lui. Le corps de Kelyan, qui souffrait d'un retard mental, est découvert un abri de toxicomanes.

Son père, professeur d'histoire-géographie à la retraite et sa mère, agente administrative à la préfecture de police de Paris, dénoncent aujourd'hui l'inaction des forces de l'ordre au moment de la disparition du jeune homme.

"Ils ne veulent même pas prendre notre déclaration"

Le soir du 8 juillet, en rentrant à 22 heures, ils réalisent que leur fils n'est pas là. Ils commencent à s'inquiéter. Une heure plus tard, après avoir quadrillé le quartier, ils se rendent au commissariat et s'adressent aux policiers.

"Ils nous disent qu’il est majeur, et qu'il faut donc attendre 72 heures. Ils ne veulent même pas prendre notre déclaration", se rappelle James Nsan-Nwet. La famille y retourne trois heures plus tard, mais les policiers ne "veulent toujours pas (les) entendre". "Alors je sors ma carte de la préfecture de police, et ils finissent par accepter", explique Félicité Nsan-Nwet.

"Mais je sentais bien qu’on ne nous prenait pas au sérieux. J’ai bien tenté de leur faire comprendre que Kelyan n’était pas autonome. Mais on me répondait qu’il ne pouvait pas être loin, qu’il était avec des copains", se souvient-elle.

"On l'aurait peut-être sauvé"

Le lendemain, la famille retourne au commissariat et "supplie" les fonctionnaires. "Mais ils ne veulent rien savoir", fustige la mère de Kelyan, qui contacte alors sa responsable à la préfecture de police. "Des agents ont enfin bougé. Sans ce coup de fil, rien n’aurait été fait."

"Si les policiers s’étaient mobilisés dès le départ, on l’aurait peut-être sauvé", ajoute le père de la victime.

Trois toxicomanes -deux hommes et une femme- seront bientôt jugés aux assises pour le meurtre de Kelyan. Ils sont accusés d'avoir attiré le jeune homme dans l'abri pour le détrousser, puis de l'avoir étouffé.

Fanny Rocher