Paris: des commerces du 10e arrondissement obligés de fermer à 20 heures pour limiter les nuisances

Habituellement, les commerces de ce quartier du 10e arrondissement de Paris restent ouverts jusqu'à tard dans la soirée. Mais depuis le vendredi 20 décembre, un arrêté préfectoral les oblige à tirer le rideau entre 20 heures et 5 heures du matin. En cause? Les nuisances et les tapages nocturnes aggravés par leur fermeture tardive.
Pour la maire du 10e arrondissement, cet arrêté est l'occasion de rétablir un équilibre entre l'activité commerciale et la tranquillité des riverains:
"Tout le monde ferme de plus en plus tard, ce qui veut dire que ces espaces sont jamais tranquilles", relève Alexandra Cordebard, maire (PS) du 10e arrondissement de Paris, auprès de BFM Paris Île-de-France.
"Parallèlement à ça, nous souhaitons que le droit du travail soit davantage respecté sur ce périmètre et cet encadrement temporel devrait le permettre", ajoute-t-elle.
402 mails et signalements en 2024
Mais cette décision, qui s'applique aux commerces situés dans un périmètre comprenant le boulevard de Strasbourg et la rue du Château d’Eau, interpelle certains habitants.
"Non seulement, ça impacte les commerces, mais ça impacte aussi les clients. Parce que beaucoup de clients arrivent après le travail", indique l'un d'entre eux. Une autre complète: "Ce qui fait du bruit, c'est plutôt les cafés et les restaurants pour les personnes qui habitent juste au-dessus".
Pourtant, les hôtels, restaurants, pharmacies, bars et établissements culturels ne sont pas concernés par cette mesure. Les commerçants visés par l'arrêté craignent un vrai maque à gagner, surtout en cette période de fêtes de fin d'année.
"Ça ne nous arrange pas, si on ne travaille pas bien, comment on va faire pour payer les loyers? Vous savez comment la vie coûte cher en France. C'est à la police d'arranger la situation et de trouver ce qu'il faut faire pour les gens qui sèment la zizanie dans les quartiers", déclare un commerçant.
Les autorités ont reçu 402 mails et signalements depuis le début de l'année 2024. Plus de 900 procédures judiciaires ont été ouvertes en dix mois, dont 488 pour vols et recels et 21 pour travail dissimulé.