Menaces contre le proviseur du lycée Ravel: le gouvernement espère une sanction "à la hauteur" en appel

La décision de justice laisse le gouvernement perplexe. L'homme qui avait menacé de mort le proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel a été condamné lundi 18 novembre à 600 euros d'amende et un stage de citoyenneté. Deux jours plus tard, le parquet de Paris, qui avait requis un an de prison avec sursis, a annoncé faire appel de la condamnation.
Le ministre délégué chargé de la réussite scolaire et de l'enseignement professionnel, Alexandre Portier, reconnaît au micro de BFMTV avoir lui aussi "du mal à comprendre cette décision" de justice.
"Le prévenu encourrait jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende. Il y a manifestement un écart entre un stage de citoyenneté et 600 euros d'amende et la peine que j'évoquais", souligne-t-il.
Il attend une sanction "à la hauteur"
Pour rappel, le proviseur du lycée Ravel avait eu en février dernier une altercation avec une élève majeure à qui il venait de demander de retirer son voile dans l'enceinte de l'établissement. Le lendemain, plusieurs menaces de mort à l'encontre du proviseur avaient été publiées en ligne.
Pour Alexandre Portier, il ne faut "pas sous-estimer la gravité de telles menaces", rappelant que remettre en cause la laïcité dans les établissements scolaires revenait à remettre en cause l'un des fondements même de l'école.
"À chaque fois que l'école est attaquée, c'est une remise en cause de tous les principes qui nous permettent de fonctionner ensemble dans notre pays. On doit tous faire bloc derrière l’école pour la protéger et protéger chacun de nos personnels", a-t-il déclaré.
Il insiste sur le fait que "à l'école, ce n'est pas 'venez comme vous êtes'. On y vient pour respecter un cadre commun, des règles". Des règles qui s'appliquent "aux enfants, à leurs parents, à tous ceux qui s'expriment sur l'école", poursuit le ministre délégué.
Alexandre Portier dit espérer "que la sanction finale" de la justice "sera à la hauteur" de la gravité des faits. Il demande une réponse ferme de la justice dans ce type de cas.
"Inverser la charge de la peur"
"Il faut qu'on soit totalement unanime sur la fermeté de la réponse. À la fois dans nos établissements, mais aussi au plus haut niveau, lorsqu'il y a des procès avec une fermeté de l'ensemble de l'appareil, pour qu'il n'y ait aucun doute que ceux qui, à un moment donné, pourraient être tentés de lever la main sur nos agents, aient peur."
Le ministre délégué affirme qu'il faut "inverser la charge de la peur dans ce pays". "Il n'est pas acceptable qu'un enseignant, qu’un chef d’établissement ait peur au moment d'aller faire son travail, il faut que la peur soit du côté de ceux qui demain pourraient avoir l'idée de frapper l'un de nos agents, l'un de nos enseignants", conclut-il.
Après l'altercation entre le proviseur et l'élève, une plainte pour violence avait également été déposée par l'élève impliquée. Elle a finalement été classée sans suite au printemps.