BFMTV
Paris Île-de-France

"Ma priorité, c’est de le désarmer": l'agent de sécurité qui a neutralisé le suspect gare de Lyon raconte

Un soldat de l'opération Sentinelle dans un hall de la gare de Lyon à Paris le 3 février 2024 après une attaque à l'arme blanche.

Un soldat de l'opération Sentinelle dans un hall de la gare de Lyon à Paris le 3 février 2024 après une attaque à l'arme blanche. - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Abderahmane Cissé, agent de sécurité, a désarmé et neutralisé l'assaillant de la gare de Lyon, qui a fait trois blessés, avant l'arrivée des forces de l'ordre ce samedi 3 février.

Son intervention a probablement évité un drame plus important. Abderahmane Cissé est l'agent de sécurité qui a désarmé et neutralisé l'homme de 32 ans qui a blessé trois personnes samedi 3 février gare de Lyon à Paris.

Il exerce son métier de vigile depuis vingt ans et est désormais "chef de poste". "Mon métier c’est que tout se passe bien à la gare. J’interviens, je renseigne les gens, je fais remonter les informations", raconte-t-il au Parisien.

Samedi matin, il fait sa "ronde dans le hall 3" de la gare. "C’est très calme. Là tout à coup, j’entends des cris. Je me mets tout de suite à courir dans cette direction", explique l'homme de 45 ans à nos confrères.

L'agression a eu lieu peu après 7h30: l'assaillant, muni d'un couteau et d'un marteau, a blessé grièvement un homme et plus légèrement deux autres personnes. "Je vois d’abord un monsieur avec un couteau à la main. Un peu plus loin, il y a une personne qui est à terre. Elle est en sang, elle se tient l’abdomen", poursuit Abderahmane. Le pronostic vital de la victime, un homme, était "toujours engagé" dimanche en début d'après-midi, d'après le ministère public.

"J'essaye de lui tordre le poignet"

Un autre passant tente de neutraliser le principal suspect. "L’agresseur essaye de le planter lui aussi", se souvient l’agent de sécurité. "Je ne réfléchis pas du tout. Ma priorité, c’est d’y aller et de le désarmer. C’est la seule chose à laquelle je pense", confie l'agent qui pratique des sports de combat.

L'homme de 110kg se jette sur l’agresseur qui tombe à terre. "Il a toujours le couteau à la main. Alors, j’essaye de lui tordre le poignet. Mais il ne lâche pas l’arme. Il essaye même encore de porter des coups au jeune. C’est alors que j’entends la lame tomber. Un autre monsieur, plus âgé, l’écarte aussitôt. Pendant ce temps, j’attrape les bras de l’homme et je me mets sur lui en appelant les renforts", résume Abderahmane au Parisien.

Selon lui, l'assaillant n'a pas parlé quand il s'est fait neutraliser. L'agent de sécurité est rentré chez lui, après un court passage à l'hôpital. Selon nos confrères, il pourrait bénéficier d’un soutien psychologique, comme tous ceux qui ont assisté à l’agression.

Une agression préméditée?

Lors de son audition, l'assaillant, au discours parfois confus, a affirmé que son geste était prémédité et qu’il voulait tuer des gens, a appris BFMTV d'une source proche de l'enquête.

Il a dit être dans un esprit de vengeance par rapport à la France et à son histoire familiale, mais que son geste n'a rien à voir avec la religion. L'homme a indiqué "souffrir de la situation que la France a imposée à son grand-père".

Les enquêteurs ont par ailleurs authentifié un compte TikTok ouvert au nom de l'assaillant. Sur l'une des vidéos, datée du 2 décembre 2023, le suspect écrivait: "R.I.P. (repose en paix, NDLR) dans trois mois, qu'Allah m'accueille dans son paradis". Dans d'autres vidéos, il exprimait notamment son ressentiment à l'égard de la France, faisant référence à l'intervention militaire française au Mali.

BFMTV.com