"J’avais peur de lui": l'ex-conjointe de l'homme armé neutralisé par la police à Paris témoigne son "soulagement"

Un homme a été neutralisé par la police le samedi 18 janvier, alors qu'il avait tiré à six reprises en direction des forces de l'ordre. Il s'était retranché dans la cave de son ex-compagne, celle-ci témoigne dans Le Parisien des menaces et du calvaire qu'il lui faisait subir.

Mariam est désormais "soulagée". L'ex-conjoint de cette sexagénaire a été neutralisé par les policiers dans la cave de son immeuble du 19e arrondissement de Paris alors qu'il menaçait de la tuer avec un fusil à pompe ce samedi 18 janvier. Une semaine plus tard, elle revient dans les colonnes du Parisien sur son quotidien rythmé par les menaces de cet homme rencontré dans un café à l'automne 2023.

À ce moment-là, celle qui recherchait "un peu de compagnie" propose à cet homme de l'héberger après qu'il lui ait confié avoir été mis à la porte par des huissiers lui réclamant 12.000 euros de loyers impayés.

Les deux premiers mois, la cohabitation "se passe bien". Et puis l'homme âgé de 53 ans change de comportement, se montre "très nerveux", "pleure tout le temps et frappe contre les murs". Si Mariam parle d'une situation devenue "infernale", elle ne parvient pas à le faire partir. En décembre dernier, l'homme "pète un plomb" et frappe Mariam après que celle-ci a refusé qu'il jette de la vaisselle par la fenêtre.

"Il m’a mis des coups de poing au visage, m’a braquée avec un pistolet et frappé le crâne avec un fusil. Avec un grand couteau, il a aussi appuyé très fort sur ma cheville et m’a menacé de me couper le pied. J’ai été légèrement coupée", raconte-t-elle au journal.

La vidéo d'une hache envoyée à la victime

Menacé par un ami de Mariam, l'homme accepte de quitter le logement. Mais la victime ne porte pas plainte. "J’avais peur de lui. Et c’est difficile de porter plainte contre quelqu’un que l’on connaît", explique-t-elle.

Dans les jours qui suivent, l'homme envoie de nombreux messages vocaux à Mariam dans lesquels il menace de "la faire péter", de "la découper" et de "la tuer". Elle porte finalement plainte dans la matinée du 18 janvier. Quelques heures plus tard, en début d'après-midi, elle reçoit une vidéo de son ex montrant une hache.

"Tu m’ouvres sinon je casse la porte et je te défonce la gueule avec ça (…) Tu fais la morte? Regarde ce que je t’ai préparé salope. Je vais sonner dans deux minutes", promet l'homme.

Mariam appelle immédiatement la police qui arrive très rapidement sur les lieux. Retranché dans la cave de l'immeuble, l'homme tire à six reprises sur les policiers. Ces derniers font à leur tour fait usage de leur arme pour le neutraliser. Touché par un tir, l'homme est pris en charge par les secours et transporté à l'hôpital avec un pronostic vital engagé, indique la préfecture de police à BFMTV.

"Après tout ce que j’ai vécu, j’étais soulagée. J’espère qu’il sera envoyé en prison et qu’il y restera", confie Mariam.

Deux enquêtes ont été ouvertes, l'une pour violences par (ex-)conjoint, détention d'arme et tentative d'homicide volontaire sur personnes dépositaires de l'autorité publique. Une autre enquête a été ouverte pour violences avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique et confiée à l'IGPN.

3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violences
Le "3919", "Violence Femmes Info", est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...).

Il est gratuit et anonyme. Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).

Emilie Roussey