INFO BFM PARIS ÎLE-DE-FRANCE. Un taux de 15% en 2023: IDFM veut accentuer la lutte contre la fraude dans les bus

BFM Paris Île-de-France. En 2023, le réseau des bus à Paris et en petite couronne a enregistré un taux de fraude de 15%. Île-de-France Mobilités a décidé d'intensifier sa lutte contre les usagers qui ne payent pas.

Le phénomène est stable depuis l'épidémie de Covid-19. Le taux de fraude dans les bus de Paris et de la petite couronne s'est maintenu à 15% en 2023 a indiqué Île-de-France Mobilités à BFM Paris Île-de-France.

Cette proportion de voyageurs sans titre de transport, avec un mauvais billet ou sans avoir validé son ticket est plus importante dans le bus et le tramway en raison de l’absence de contrôles ou de portiques empêchant le passage.

Par ailleurs, en cas d’entrée par une porte arrière ou lorsque le trafic est dense, des voyageurs peuvent être dissuadés d’atteindre les valideurs.

De nouveaux automates de validation

Face ce constat, Île-de-France Mobilités a décidé d'intensifier sa lutte contre les usagers qui ne payent pas. Une nouvelle gamme d'automates de validation va être déployée pour dissuader les voyageurs à la sortie et à l'entrée des gares franciliennes. Ils seront plus larges et imposants.

Le nombre de bornes de validation à bord des bus et des tramways sera également augmenté.

"Nous devons mener une lutte implacable contre la fraude. La fraude, c'est injuste: ceux qui respectent les règles paient pour ceux qui ne les respectent pas. La fraude, c'est aussi un manque à gagner pour financer les transports en commun", justifie Valérie Pécresse, présidente d’Île-de-France Mobilités et de la région Île-de-France.

Île-de-France Mobilités va également relancer une campagne dans tous les bus pour rappeler l’importance de la validation. Les opérateurs de transport sont rémunérés en fonction de cette fréquence de validation.

La campagne anti-fraude lancée dans les bus par IDF Mobilités. © IDFM

La grande couronne moins touchée

Par ailleurs, à noter que le taux de fraude est moins important en grande couronne où il s'établit en moyenne à 10% contre 15% en petite couronne et à Paris. Île-de-France Mobilités estime que ce taux plus bas en grande couronne s’explique par les règles plus fermes imposées aux délégataires de service public dans les appels d’offre comme Keolis ou Transdev. Ces contrats prévoient par exemple 30% de rémunération complémentaire par opérateur si les taux restent sous les seuils de fraude définis par IDFM.

La fraude est aussi plus importante la nuit. Sur le réseau Noctilien, environ un voyage sur trois est fraudé. Île-de-France Mobilités l'explique par trois raisons: l’absence de réflexe pour les voyageurs nocturnes, l’idée que les contrôles sont moins nombreux la nuit, ou encore la non-validation de deux tickets pour les trajets longue distance.

L'impact de la nouvelle politique tarifaire

En plus d'investir sur les nouveaux automates de validation, Île-de-France Mobilités compte sur sa nouvelle politique tarifaire qui entrera en vigueur au 1er janvier 2025 pour faire baisser la fraude.

Pour rappel, deux nouveaux titres vont remplacer les billets actuels pour les voyageurs occasionnels pour plus de cohésion sociale, de simplification et d’écologie: un ticket métro/RER/train à 2,5€ et un ticket tram/bus à 2€ avec des tarifs uniques dans la région.

Les tarifs des réseaux de surface baissent par rapport à aujourd’hui (0,15€ de moins par titre, et 1,6€ le trajet avec Liberté + au lieu de 2€), ce qui incitera davantage les Franciliens à prendre les transports.

Florent Bascoul et Nicolas Dumas