Ile-de-France: les services de réanimation en alerte, des déprogrammations envisagées

C'est l'indicateur qui inquiète les autorités sanitaires franciliennes. Dans la région, le nombre de malades du Covid-19 en réanimation augmente. Un chiffre moins important que lors des pics de deux premières vagues, mais on compte désormais 707 patients critiques ce mercredi alors qu'ils étaient 616 il y a une semaine.
L'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris envisage donc la déprogrammation de 15 à 20% des activités les moins urgentes dès la semaine prochaine. Dans sa zone, l'AP-HP a prévu d'augmenter ses capacités de réanimation pour atteindre 300 lits dans son secteur ce week-end, un nombre qui devrait être porté à 400 le week-end prochain.
Ouverture de nouveaux lits
Les centres hospitaliers se préparent donc, comme l'hôpital privé Claude-Galien. "Nous avons mis en place un programme de déprogrammation de nos lits en cas de difficulté, qui commence par 10 à 20% de libération des blocs opératoires et un programme jusqu'à 50% et on ne dépassera pas ce seuil", indique Edouard Obadia, réanimateur à l'hôpital privé Claude Galien.
L’objectif de cette déprogrammation est d’ouvrir des lits supplémentaires pour prendre en charge des patients Covid en réanimation.
"Ouvrir des nouveaux lits c'est aussi fournir du personnel, armer ses lits en terme de personnel et de matériel et ce qui malheureusement veut dire qu'il va falloir déprogrammer certaines activités de nos hôpitaux" explique à BFM Paris Frédéric Adnet, chef des urgences de l'hôpital Avicennes de Bobigny, en Seine-Saint-Denis.
"Irresponsable de ne pas confiner" à ce stade
Si les hôpitaux se préparent tant bien que mal, les responsables hospitaliers sont nombreux à demander d'aller plus loin. Mi-janvier, Martin Hirsch, directeur de l'AP-HP estimait qu'il faudrait "peut-être aller au-delà du couvre-feu".
Une proposition que partage Anne Souyris. L'ajointe à la santé de la mairie de Paris juge même "assez irresponsable à ce stade de ne pas confiner". "Les chiffres sont très graves sur Paris et l'Île-de-France", insiste ce jeudi sur BFM Paris l'adjointe d'Anne Hidalgo.
Actuellement, l'Île-de-France est la deuxième région où le taux d’incidence est le plus élevé, selon l’Agence Régionale de Santé d'Île-de-France.