Trois mois de suspension pour un acte raciste: un joueur de volley dénonce la sanction "légère" prise contre son adversaire

Volley-ball. (Illustration) - (AFP)
"Une sanction aussi légère revient à banaliser un acte grave". Le joueur de volley Yoni Viotty Rose s'est indigné dans une lettre ouverte publiée sur Instagram il y a une dizaine de jours. Le joueur de volley du CSM Clamart, dénonçait en avril, un acte raciste, lors d'un match opposant son club aux Alsaciens du Molsheim Olympique Club. Sur le banc de ces derniers, un joueur a poussé des cris de singe alors que Yoni Viotty Rose s'apprêtait à servir. L'auteur de ces cris, a été suspendu par la fédération pendant trois mois.
"Ces cris, blessants et humiliants, ont conduit les arbitres à interrompre la rencontre. Submergé par l'émotion, j'ai dû quitter le terrain quelques minutes. Ce moment reste pour moi une plaie ouverte, un traumatisme que je porte encore aujourd'hui", témoigne l'Antillais de 35 ans dans sa publication sur Instagram.
La fédération avait aussitôt été saisie. "Après examen, la commission fédérale de discipline a reconnu le caractère raciste des faits", explique Yoni Viotty Rose. En juin, le joueur, a été condamné à six mois de suspension de licence, dont trois avec sursis. Une sanction qui a pris effet dès juillet. Ainsi, l'auteur pourra "reprendre la compétition dès le mois d'octobre, comme si de rien n'était", déplore Yoni Viotty Rose.
"Le racisme n'est pas une bêtise de gamin"
Le volleyeur de 35 ans se dit indigné. Selon lui, non seulement la sanction est faible par rapport aux faits, mais les arguments avancés pour défendre ce joueur sont inadmissibles. L'entraîneur du club de Molsheim a plaidé un "acte isolé" et "l'immaturité" de son joueur, âgé de 15 ans au moment des faits. "Le racisme n’est pas une bêtise de gamin. Le racisme est une violence. Et cette violence je l'ai subie, sur un terrain", martèle Yoni Viotty Rose.
De son côté, la fédération française de volley-ball, dit, auprès de nos confrères du Parisien, comprendre "que les victimes soient souvent déçues", et condamne "fermement cet acte". Mais, selon Antoine Durant, le directeur exécutif, "la commission est constituée d'avocats et de juristes qui ont appliqué les sanctions prévues dans notre barème qui va de deux à six mois de suspension."