Grève des éboueurs à Paris: le préfet de police va réquisitionner des agents pour évacuer les poubelles

Avec 7600 tonnes de déchets non collectés, la situation est devenue critique dans certains arrondissements de Paris. Plus d'une semaine après le début de la grève des éboueurs parisiens, le préfet de police a annoncé la réquisition d'agents pour déblayer les rues de la capitale.
Cette décision fait suite à un bras-de-fer tendu entre Gérald Darmanin et Anne Hidalgo. Alors que le ministre avait demandé à la maire de Paris d'agir et de réquisitionner elle-même les éboueurs, cette dernière avait expliqué qu'elle ne donnerait pas suite à sa demande.
Réquisitionnés mais toujours en lutte
Après cette décision du préfet de police, Anne Hidalgo a normalement l'obligation de lui fournir la liste des personnels réquisitionnables. Ce jeudi matin, on ne sait pas encore si l'édile a fourni cette liste.
"Nous, la réquisition, ça ne nous inquiète pas, cela ne nous fait pas peur", avait expliqué Thierry Delépine, secrétaire général adjoint de la CGT SPPTE-RP, sur le plateau de BFM Paris Île-de-France ce mercredi.
"Quelque part, on n'en serait pas là s'il y avait eu une meilleure écoute et une meilleure prise en compte des sujets que l'on a apporté sur la table et des propositions qu'on a faite. On est dans la lutte, et le plus important pour nous c'est le retrait de cette réforme."
Si les éboueurs ne semblent donc pas inquiets et souhaitent continuer leur mouvement, ils réfléchissent toutefois à ralentir l'entrée des camions-poubelles en cas de réquisition, a appris BFMTV auprès des syndicats.
Si la réquisition est effective, ils n'auront d'autres choix que de coopérer, mais tenteront donc de ralentir le mouvement. Selon nos informations, les grévistes pensent également à brûler les ordures mais à ne pas transmettre l'énergie produite aux entreprises qui l'exploite habituellement.
L'opposition à la mairie espère quant à elle que cette réquisition n'envenimera pas la situation.
Vers un déblocage des incinérateurs?
Selon les informations de BFMTV, la préfecture de police pourrait aussi débloquer, s'il le faut, les trois incinérateurs de proche banlieue, également mis à l'arrêt depuis 10 jours. Néanmoins à ce jour, aucun demande en ce sens n'a été effectuée par le Syctom, l'agence métropolitaine des déchets ménagers d'Île-de-France.
D'après les syndicats, il faudrait au minimum 48 heures pour remettre le site bloqué d'Ivry-sur-Seine en marche. L'incinérateur peut brûler jusqu'à 2400 tonnes de déchets par jour.