BFMTV
Paris Île-de-France

Terrains, financements... Comment Valérie Pécresse veut convaincre les industriels d'investir en Île-de-France

placeholder video
La présidente de région Valérie Pécresse a présenté ce mardi 24 octobre plusieurs pistes pour développer le secteur industriel sur le territoire en facilitant l'accès au foncier et au financement.

L'Île-de-France est la deuxième région industrielle de France, devancée par l'Auvergne-Rhône-Alpes, avec 400.000 employés travaillent dans le secteur, soit 8% de l'emploi sur le territoire. Un nombre insuffisant pour Valérie Pécresse, présidente de région, qui a présenté ce mardi 24 octobre plusieurs axes pour "réindustrialiser" et "décarboner l'industrie" francilienne en facilitant l'accès au foncier et au financement.

Manque de terrains

La première problématique porte sur le manque de terrains disponibles. "L'Île-de-France veut se réindustrialiser, mais souvent les entrepreneurs qui veulent créer une entreprise se disent 'où est le terrain disponible ?'", concède Valérie Pécresse au micro de BFM Paris Île-de-France.

"Nous avons identifié 150 sites dont 80 sont disponibles tout de suite, pratiquement clé en main. On les a découvert dans toute la région. On va mettre cette carte en ligne pour tous les investisseurs qui veulent s'installer ici", poursuit-elle.

Elle regrette notamment que l'"on invente en Île-de-France et on va construire ailleurs. Nous ne voulons pas ça, nous voulons des circuits courts et donner de l'emploi industriel aux Franciliens".

550 hectares de foncier à court terme

Ces 80 premiers terrains disponibles à court terme représentent 550 hectares de fonciers, dont 40% en reconversion. Et les 65 autres terrains seront disponibles à moyen et long terme pour près de 950 hectares, a détaillé la région dans sa présentation. Les terrains ont des superficies comprises entre un hectare et une cinquantaine d'hectares.

"En plus de l'étude, le Schéma directeur de l'Île-de-France (SDRIFe) prévoit en plus 540 hectares d'extension réservés à l'industrie, permettant de dépasser les 2.000 hectares pour les activités productives", indique les documents de la région.

Pour faciliter son projet, Valérie Pécresse appelle le gouvernement à assouplir les procédures d'implantations. "C'est 17 mois en moyenne en France, contre 9 en Allemagne. 18 mois pour des projets en lien avec l'hydrogène aux Etats-Unis contre 5 ans en France", regrette-t-elle.

400 millions d'euros d'investissement

"On va investir 400 millions d'euros (en 5 ans, NDLR) dans un fond souverain régional que nous créons aujourd'hui avec deux volets", indique également Valérie Pécresse à BFM Paris Île-de-France.

Le premier volet concerne "un fonds réindustrialisation avec des start-ups de deeptech, très innovante, sur l'économie circulaire et sur l'énergie". Il sera doté d'un montant de 65 millions d'euros avec des tickets d'investissement compris entre 500.000 et 3 millions d'euros par entreprise.

Le second volet, un fonds de décarbonation, s'adresse aux "industries plus traditionnelles, mais qui doivent investir pour décarboner. On leur fera des prêts de 500.000 eurps avec 2 ans de décalage pour le rembourser", précise Valérie Pécresse. Ce fonds sera lui aussi doté de 65 millions d'euros.

Créations d'emplois

Les deux fonds devraient être opérationnels au deuxième trimestre 2024. Cela aura des bénéfices pour la qualité de vie des Franciliens selon Valérie Pécresse. "C'est très important aussi pour les habitants, car l'industrie sera plus propre avec moins de nuisance. C'est une industrie choisie et souhaitée qui crée beaucoup d'emploi, puisque toute usine crée trois emplois induits de service", souligne-t-elle alors que la région donne une prime de 2.000 euros pour une formation dans les métiers industriels.

Par ailleurs, pour inciter à la création industrielle dans la région, 10 start-ups franciliennes, sur 38 candidates, sont lauréates d'un appel à projets "PM'UP Jeunes pousses industrielles". Avec une subvention totale de 7,7 millions d'euros, les jeunes pousses bénéficient d'une enveloppe de subvention entre 380.000 euros et 1,2 million d'euros pour financer la création de 273 emplois directs.

"L'idée est d'avoir 10 lauréats qui vont créer leur premier site de production en Île-de-France. C'est très accès sur la production renouvelable avec de l'impact", soutient la présidente de la région.

Nicolas Dumas